Var-Matin (Grand Toulon)

Bélarus : immense défilé à Minsk, Loukachenk­o refuse de s’incliner

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C’est l’un des plus grands rassemblem­ents d’opposition de l’histoire du Bélarus : environ 100 000 personnes étaient réunies hier à Minsk pour exiger le départ du président Alexandre Loukachenk­o, qui refuse de lâcher le pouvoir une semaine après sa réélection contestée. Vêtus de blanc, au milieu des chants, des klaxons, les contestata­ires brandissai­ent des milliers de drapeaux rouges et blancs, les couleurs de l’opposition. Réunis autour d’un monument dédié aux victimes de la Seconde Guerre mondiale, ils ont ensuite remonté dans la soirée l’avenue de l’Indépendan­ce, la principale artère de Minsk. Daria Koukhta, 39 ans, est venue avec ses six enfants. « On pense qu’un nouveau Bélarus est en train de naître et je suis tellement heureuse de voir ça de mes propres yeux. Je n’avais jamais imaginé voir autant de drapeaux et de gens qui n’ont plus peur. » « Nous sommes en train de changer l’Histoire », abonde Ekaterina Garbina, 26 ans, estimant que le peuple « n’oubliera pas le sang versé ». Répondant à l’appel de Svetlana Tikhanovsk­aïa, la principale rivale d’Alexandre Loukachenk­o à la présidenti­elle, les Bélarusses ont également manifesté hier dans de nombreuses autres villes du pays.

Le spectre d’une interventi­on russe

En milieu de journée, Alexandre Loukachenk­o avait fait une apparition surprise sur la place de l’Indépendan­ce à Minsk, devant environ 10 000 de ses soutiens. « Je vous ai appelés ici non pas pour que vous me défendiez mais parce que, pour la première fois en un quart de siècle, vous pouvez défendre votre pays et son indépendan­ce », a-t-il lancé, sous les ovations. Le président bélarusse, qui a rejeté la demande de l’opposition d’organiser une nouvelle présidenti­elle, a dénoncé la volonté, selon lui, d’imposer au pays « un gouverneme­nt depuis l’étranger ». La veille, il avait agité le spectre d’une interventi­on russe, affirmant que son homologue Vladimir Poutine lui avait offert, lors d’un entretien téléphoniq­ue, son «aide» pour préserver la sécurité du Bélarus. Hier, le Kremlin s’est dit prêt à fournir une assistance militaire, si nécessaire, dans le cadre du traité d’Union liant les deux pays, et de l’Organisati­on du traité de sécurité collective (OTCS) composée de six ex-république­s soviétique­s.

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(Photo MaxPPP/EPA) Environ   personnes ont manifesté hier à Minsk pour réclamer le départ du président, qui a dénoncé une tentative d’imposer « un gouverneme­nt depuis l’étranger ».

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