Var-Matin (Grand Toulon)

La Reine sur son piédestal

Double championne olympique à seulement 24 ans, la pilote colombienn­e Mariana Pajón règne sur la planète du BMX féminin. Nous avons eu le privilège de la rencontrer à Ste-Maxime

- PROPOS RECUEILLIS PAR PATRICK ONIMUS

J’adore sentir l’adrénaline de la compétitio­n”

Nous avons rencontré la Colombienn­e Mariana Pajón, de passage la semaine dernière à Sainte-Maxime pour s’entraîner sur la piste de BMX Jean Terrat, en compagnie de son mari Vincent Pelluard français et également pilote. Son palmarès, à seulement 28 ans, est particuliè­rement impression­nant. Double championne olympique en titre, médaillée d’or à Londres (2012) puis à Rio (2016), si l’on ajoute à cela ses 9 titres de championne du monde et ses deux Coupes du monde remportées, la pilote colombienn­e, (elle est née à Medellín), est déjà entrée dans la légende du BMX féminin. Véritable superstar dans son pays, Mariana Pajón a accepté de répondre gentiment et avec le sourire qui la caractéris­e à nos questions pour un entretien exclusif.

Comment êtes-vous venue au BMX ? J’ai commencé dès l’âge de  ans grâce à mon grand frère qui faisait déjà du BMX. Un accident à l’âge de  ans l’a contraint à arrêter, moi j’ai continué avec les résultats que l’on connaît.

Vous avez tout gagné sur la scène internatio­nale, quelles sont à ce jour vos motivation­s ? Certains se posent effectivem­ent la question à ma place. Pourquoi donc est-ce que je poursuis ma carrière ? Je possède toujours cette très grande motivation, elle m’habite. j’ai aussi le sentiment que je peux encore progresser. Et j’adore sentir l’adrénaline de la compétitio­n.

Vous avez été portedrape­au de votre pays au Jeux de Londres ? Tout à fait ! C’est comme si j’avais déjà remporté une première médaille d’or ! Vous ressentez une sensation indescript­ible lorsque vous rentrez dans le stade en brandissan­t le drapeau de votre pays. Cela a été aussi une très grande fierté car c’est le peuple colombien qui m’a choisie...

Vous pouvez nous en dire plus ?

Les Colombiens sont appelés à voter sur Internet pour élire celle ou celui qui sera le portedrape­au aux Jeux Olympiques. J’ai donc été désignée par ce système de vote et j’ai, pour la petite anecdote, recueilli autant de voix qu’un président de la république pour des élections présidenti­elles. Cela m’a rendu vraiment très très fière.

Qu’est ce qui fait votre force ?

Je suis avant tout une killeuse et je ne lâche jamais rien mentalemen­t. Les courses se jouent aussi avant les départs. J’aime défier du regard mes adversaire­s. Certaines baissent la tête avant même le premier coup de pédale. Moi, jamais.

Et une fois la course lancée ? Malgré mon petit gabarit (,m), je suis très explosive. Lorsque je fais bien les choses sur la piste, je suis très difficile à battre. J’ai également pour philosophi­e de me dire que je ne cours pas contre les autres, je reste focus sur moi-même.

Le vélo occupe une grande place en Colombie ? Oui c’est quelque chose de très important pour les Colombiens. Le vélo est devenu le symbole de liberté depuis la mise en place de politique dite de sécurité démocratiq­ue en .. Et un vélo coûte bien moins cher qu’une voiture !

Vous allez suivre le prochain Tour de France ? Je vais non seulement suivre le Tour de France et je serai en plus la première supportric­e de mes compatriot­es Nairo Quintana et Egan Bernal. Bernal a, rappelons-le, remporté l’épreuve l’an dernier.

Vous êtes en contact avec eux ?

Nous étions ensemble dans l’avion affrété par le gouverneme­nt colombien qui nous a amenés en France. Nous avons longuement discuté...

Dans quel état d’esprit sont-ils ? Ils sont confiants d’un point de vue cyclisme. Ils le sont par contre nettement moins sur le fait que le Tour de France ira à son terme à cause du Coronaviru­s.

Un mot sur la piste de Sainte-Maxime ? Mon mari qui connaît bien mieux que moi les pistes françaises me dit qu’elle est dans le Top . Il manque juste la fameuse bosse de  mètres pour accueillir de très grandes compétitio­ns.

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(Photos P. O.) La Colombienn­e est venue s’entraîner sur la piste de Sainte-Maxime où elle a aussi dispensé un entraîneme­nt aux jeunes du club. Mariana est une véritable légende du BMX, on a pu le constater lors de son passage à Sainte-Maxime où elle a suscité l’admiration.
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«Je suis avant tout une killeuse» affirme la championne colombienn­e.

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