La Reine sur son piédestal
Double championne olympique à seulement 24 ans, la pilote colombienne Mariana Pajón règne sur la planète du BMX féminin. Nous avons eu le privilège de la rencontrer à Ste-Maxime
J’adore sentir l’adrénaline de la compétition”
Nous avons rencontré la Colombienne Mariana Pajón, de passage la semaine dernière à Sainte-Maxime pour s’entraîner sur la piste de BMX Jean Terrat, en compagnie de son mari Vincent Pelluard français et également pilote. Son palmarès, à seulement 28 ans, est particulièrement impressionnant. Double championne olympique en titre, médaillée d’or à Londres (2012) puis à Rio (2016), si l’on ajoute à cela ses 9 titres de championne du monde et ses deux Coupes du monde remportées, la pilote colombienne, (elle est née à Medellín), est déjà entrée dans la légende du BMX féminin. Véritable superstar dans son pays, Mariana Pajón a accepté de répondre gentiment et avec le sourire qui la caractérise à nos questions pour un entretien exclusif.
Comment êtes-vous venue au BMX ? J’ai commencé dès l’âge de ans grâce à mon grand frère qui faisait déjà du BMX. Un accident à l’âge de ans l’a contraint à arrêter, moi j’ai continué avec les résultats que l’on connaît.
Vous avez tout gagné sur la scène internationale, quelles sont à ce jour vos motivations ? Certains se posent effectivement la question à ma place. Pourquoi donc est-ce que je poursuis ma carrière ? Je possède toujours cette très grande motivation, elle m’habite. j’ai aussi le sentiment que je peux encore progresser. Et j’adore sentir l’adrénaline de la compétition.
Vous avez été portedrapeau de votre pays au Jeux de Londres ? Tout à fait ! C’est comme si j’avais déjà remporté une première médaille d’or ! Vous ressentez une sensation indescriptible lorsque vous rentrez dans le stade en brandissant le drapeau de votre pays. Cela a été aussi une très grande fierté car c’est le peuple colombien qui m’a choisie...
Vous pouvez nous en dire plus ?
Les Colombiens sont appelés à voter sur Internet pour élire celle ou celui qui sera le portedrapeau aux Jeux Olympiques. J’ai donc été désignée par ce système de vote et j’ai, pour la petite anecdote, recueilli autant de voix qu’un président de la république pour des élections présidentielles. Cela m’a rendu vraiment très très fière.
Qu’est ce qui fait votre force ?
Je suis avant tout une killeuse et je ne lâche jamais rien mentalement. Les courses se jouent aussi avant les départs. J’aime défier du regard mes adversaires. Certaines baissent la tête avant même le premier coup de pédale. Moi, jamais.
Et une fois la course lancée ? Malgré mon petit gabarit (,m), je suis très explosive. Lorsque je fais bien les choses sur la piste, je suis très difficile à battre. J’ai également pour philosophie de me dire que je ne cours pas contre les autres, je reste focus sur moi-même.
Le vélo occupe une grande place en Colombie ? Oui c’est quelque chose de très important pour les Colombiens. Le vélo est devenu le symbole de liberté depuis la mise en place de politique dite de sécurité démocratique en .. Et un vélo coûte bien moins cher qu’une voiture !
Vous allez suivre le prochain Tour de France ? Je vais non seulement suivre le Tour de France et je serai en plus la première supportrice de mes compatriotes Nairo Quintana et Egan Bernal. Bernal a, rappelons-le, remporté l’épreuve l’an dernier.
Vous êtes en contact avec eux ?
Nous étions ensemble dans l’avion affrété par le gouvernement colombien qui nous a amenés en France. Nous avons longuement discuté...
Dans quel état d’esprit sont-ils ? Ils sont confiants d’un point de vue cyclisme. Ils le sont par contre nettement moins sur le fait que le Tour de France ira à son terme à cause du Coronavirus.
Un mot sur la piste de Sainte-Maxime ? Mon mari qui connaît bien mieux que moi les pistes françaises me dit qu’elle est dans le Top . Il manque juste la fameuse bosse de mètres pour accueillir de très grandes compétitions.