James Faulkner Napoléon des plateaux
Quelle vie après Game of Thrones ? Le comédien londonien installé au Plan-de-la-Tour repart sur trois séries Netflix, dont deux à voir cet été, mais les incertitudes pèsent sur sa prochaine sortie cinéma...
Oui, James Faulkner a régné deux saisons dans l’armure du hiératique seigneur Randyll Tarly de Game of Thrones, avant de partir en fumée « dragonesque »... Mais le comédien anglais a eu une vie fournie sur grand écran dès les années 70, se faisant une place au même générique qu’Ava Gardner ou Burt Lancaster avant d’apparaître dans Bridget Jones, XMen et Underworld. Les fictions se poursuivent cet été avec trois spectaculaires séries Netflix et un nouveau long-métrage américain réalisé par celui qui en fit son Paul, apôtre du Christ en 2018. L’homme – aussi affable que joueur – ayant trouvé depuis dix ans son Eden sous les pins au Plan-de-la-Tour, il reçoit une nouvelle fois bien volontiers à domicile cette semaine pour passer à confesse et narrer – tout en revivant en direct les scènes dans la peau de ses personnages – ses derniers exploits filmiques d’une voix tonitruante.
Comblé de renouer avec l’Heroïc Fantasy cet été en devenant le roi Arthur pour Mages et Sorciers : Les Contes d’Arcadia ? Ravi ! D’autant que cette nouvelle série d’animation Netflix produite par Dreamworks a été créée par Guillermo del Toro (Blade, Hellboy, Le Labyrinthe de Pan, La Forme de l’eau...).La fin de cette trilogie en dix épisodes lancée le août est déjà un grand succès mondial. Les jeunes adorent. Je suis beau et fort, mais je ne fais que les voix en studio (rire). Je suis aussi celle du Chevalier vert (il imite la voix du monstre).
Autre série Netflix, autre cible de spectateurs, L’Aliéniste saison Angel of Darkness. Plaisant d’être téléporté à la fin du XIXe siècle ? C’était extraordinaire, on s’y croyait. Ils ont construit un plateau de tournage énorme à Budapest durant l’été pour reconstituer des pans de New York City et mettre en boîte ces huit épisodes lancés en juillet. J’incarne l’un des hommes américains les plus fortunés de l’époque, le magnat des chemins de fer, Cornelius Vanderbilt. L’intrigue tourne autour du kidnapping de sa petite fille.
Encore un personnage autoritaire à la Randyll Tarly...
Oui bien sûr, j’adore ! Mais ici le spectre est plus large que Tarly dont le personnage était limité et vraiment trop sévère...
N’est-ce pas devenu votre credo naturel ? C’est vrai... Après L’Alieniste j’ai enchaîné sur une nouvelle série allemande pour Netflix à voir début , Tribes of Europa, tournée en majorité en Croatie car on y trouve encore des villages dévastés par la guerre civile. Rien n’a bougé... C’est une sorte de Game of Thrones dans le futur. Une dystopie qui se passe en . Trois frères et soeurs tentent de changer le sort de l’Europe après une mystérieuse catastrophe globale qui l’a fragmentée en une foule de microÉtats et tribus rivalisant pour dominer le continent... Donc oui, encore une fois, je joue un général un peu dictateur et sévère, mais il veut maintenir la paix. Je me suis inspiré d’une figure de la guerre de Sécession pour entrer dans le personnage (il le mime avec emphase). Je suis aussi comme ça sur le plateau, un vrai Napoléon, je dis à tout le monde ce qu’il doit faire ! (rire) Au point que des producteurs me soufflent de réaliser un film à mon tour. Pourquoi pas ? C’est peut-être le moment après films de passer derrière la caméra... Regardez mon visage, c’est tragique ! (rire)
Faux ! Au cinéma, le réalisateur américain Andrew Hyatt ne vous quitte plus. Comment êtes-vous devenu de nouveau son personnage principal ? Je suis sa muse ! (rire) Il a écrit le scénario de All Those Small Things pour moi. Quel compliment ! D’autant que l’histoire de cet animateur de jeu tv anglais esseulé, qui à la mort d’un proche et après la lettre d’une fan, part aux États-Unis pour trouver un sens à sa vie, est réellement charmante et amusante... Nous avons tourné à Spokane, dans l’État de Washington. Le film est monté. A présent, la difficulté est de le vendre car le contexte est compliqué sans les festivals, etc.
Comment poursuivre à l’heure du blocus covid ? J’ai deux enfants, des petits enfants, une épouse, des travaux ici, des biens en Angleterre, des voitures, il faut que je travaille ! (rire) Peut-être est-ce le moment de créer une entreprise... Par exemple, je suis envahi par les aiguilles de pins... Pourquoi ne pas les compresser pour en faire des briquettes à destination des poêles à bois... Autre chose, je suis en train d’aménager un petit studio dans la maison pour réaliser des vidéos pour l’application Cameo (il s’agit, moyennant finances de commander une vidéo personnalisée pour un anniversaire, un mariage, etc., à une célébrité, Ndlr). J’en ai déjà livré plus de . C’est magnifique !
Que reste-t-il d’avoir été à l’affiche avec Ava Gardner, Burt Lancaster, Peter O’Toole, Christopher Lee, etc. ? Quelle chance d’avoir travaillé avec ces gens. Les plus talentueux sont un peu fous et curieux, mais les plus charmants... (il imite Christopher Lee parlant de ses exploits de golfeur, Ndlr) .A présent, tous sont morts... Mais il y en a toujours un, deux maximum, qui reste un ami. C’est le cas de Stacy Keach (alias Mike Hammer) avec qui j’ai tourné Coupable sans visage sorti en . Bob Hoskins également, mais lui aussi est mort.
‘‘Le seigneur Tarly était trop limité”
‘‘ Après films je songe à réaliser”