Var-Matin (Grand Toulon)

CLÉMENT PÉDRON PHOTOS : FRANZ CHAVAROCHE

-

Nichées à l’ouest et au nord de Sospel, les fortificat­ions du village constituai­ent dans les années quarante, un haut lieu de protection face aux offensives italiennes. En raison des enjeux stratégiqu­es liés à sa géographie, Sospel est l’un des sites Maginot les plus fortifiés de France. Dans ce village en bordure du parc du Mercantour, pas moins de trois forts veillaient jadis à la défense du territoire. De ces édifices, le fort du Barbonnet (également appelé fort du Suchet) est le plus ancien et le plus en altitude (847 mètres). On estime sa première constructi­on entre la période 1883-1886, c’est un ouvrage de Séré de Rivières. Il ressemble à un pentagone entouré d’un fossé très large, avec deux tourelles ainsi qu’un mortier. Il servait à stocker des vivres, des munitions et a subi de nombreux renforceme­nts dans les années 1900 et 1940. Aujourd’hui, l’accès au fort est réglementé et toujours sous surveillan­ce militaire. Les fortificat­ions de Saint-Roch et de l’Agaisen peuvent être visitées librement de l’extérieur. L’expérience vaut le coup d’oeil. Les stigmates du passé sont encore visibles. Sur celui de SaintRoch, qui devance Sospel, les tourelles de tirs couleur cuivre restent intactes. Sous nos pieds, pas moins de quatre blocs de béton d’une surface de cinq mille mètres carrés. Les lucarnes renforcées où étaient installées les mitrailleu­ses permettent d’imaginer les conflits d’antan. Afin de consolider la défense de la Bévéra, un deuxième ouvrage Maginot a été édifié plus au nord. Le Mont Agaisen, ancré à hauteur des collines, surplombe la vallée. Trois blocs composent cet ouvrage construit entre les années 1930 et 1937 pour protéger la ville. C’est l’un des plus beaux spots pour observer Sospel.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France