Mélenchon décidera en octobre s’il est candidat à la présidentielle
Il revendique sa « légitimité » et prend rendez-vous à l’automne : le chef des Insoumis Jean-Luc Mélenchon a annoncé hier à leurs « Amphis d’été » dans la Drôme qu’il prendrait « en octobre » sa décision de se présenter ou non à l’élection présidentielle de 2022. Aux dires de ses proches, l’éventualité d’une candidature imminente de l’ancien candidat aux présidentielles de 2012 et 2017 était devenue improbable. L’intéressé a finalement lui-même mis fin au faux suspense devant plus de 2 000 personnes au bord du lac jouxtant le palais des congrès de Châteauneufsur-Isère, en clôture de l’université d’été de La France insoumise.
Il tacle les Verts
Certains cadres et militants, à l’image de Claudio Calfuqir, secrétaire exécutif national du Parti de gauche, composante fondatrice de LFI, auraient aimé aller plus vite : « Il faut accélérer la candidature, on ne peut plus attendre, même s’il va falloir réfléchir à quelque chose qui dépasse l’entre-soi », a-t-il confié avant le discours. Mais Jean-Luc Mélenchon a marqué son territoire : « Deux votes successifs m’ont donné la légitimité qu’aucun vote de congrès ne donnera jamais à personne », a-t-il clamé. Un premier tacle appuyé aux écologistes d’EE-LV, qui semblent avoir pris le leadership à gauche. Le patron des Verts Julien Bayou avait de son côté, vendredi, appelé à construire une « écologie de gouvernement », après avoir la veille refusé de débattre avec LFI sur les simples « étiquettes ».
« Nous demandons à être respectés »
Le leader Insoumis, qui a luimême toujours affiché sa méfiance des « soupes aux logos », a semblé lui répondre hier : « Nous demandons à être respectés ; sept millions d’électeurs [en 2017, Ndlr] ont dit qu’ils ne voulaient plus de cette Europe, de ces institutions, du marché qui organise toute la société, et il n’y a pas d’arrangement possible sur ces sujets. » Il s’est néanmoins affiché vendredi avec le maire EE-LV de Grenoble, Eric Piolle, tenant d’un rassemblement allant du PS à la gauche de la gauche. « À ce stade, Jean-Luc crée les conditions pour être candidat à la présidentielle », explique le député LFI Alexis Corbière, proche de Jean-Luc Mélenchon. « Mais ce sont les circonstances qui permettent une candidature. S’il a l’impression qu’il est la candidature qui gêne, il n’ira pas. »