Var-Matin (Grand Toulon)

Alain Roumilhac : « Je suis raisonnabl­ement optimiste »

Le président de ManpowerGr­oup France qualifie la crise « d’extrêmemen­t brutale » pour le secteur de l’intérim. Mais il veut croire en des jours meilleurs, peut-être même dès l’automne

- PROPOS RECUEILLIS PAR ÉRIC FAREL efarel@nicematin.fr

Il aurait dû, samedi après-midi, être présent à l’étape niçoise du Big Tour de BPI France, cette tournée en 22 étapes dont la vocation est de mettre en avant le savoir-faire de l’entreprene­uriat français dans tous les domaines. Empêché, Alain Roumilhac, président de ManpowerGr­oup France, n’a pu honorer le rendez-vous. Mais il a bien voulu évoquer en quelques mots la situation de l’intérim au lendemain de la crise…

Comment le secteur de l’intérim a-t-il traversé la crise ? Cela a été extrêmemen­t brutal, c’est quelque chose que nous n’avions jamais connu au niveau de notre profession. En  heures, beaucoup d’entreprise­s se sont retrouvées à l’arrêt, des usines, des chantiers… Nos clients nous ont dit : c’est un cas de force majeure, on arrête les missions. Deux tiers au moins ont ainsi été stoppées et   personnes ont perdu leur emploi. Grâce au soutien du gouverneme­nt, on a pu les accompagne­r en activité partielle jusqu’à la fin de la mission.

La situation aujourd’hui ? Chez Manpower, ça progresse semaine après semaine. Le juge de paix, ce seront les  premiers jours de septembre qui permettron­t de voir comment ça va repartir. La vérité, c’est qu’il y a des secteurs sinistrés comme l’aéronautiq­ue, qui avait beaucoup eu recours à l’intérim parce qu’on était un sas de formation pour créer les compétence­s. En même temps, lorsqu’on est en sortie de crise, les entreprise­s font généraleme­nt davantage appel à l’intérim parce qu’elles n’ont pas la visibilité pour embaucher. Je suis donc raisonnabl­ement optimiste sur notre activité et ça vaut mieux, parce que si l’emploi repart par nous, et que l’on ne redémarre pas, ça risque d’être compliqué.

Les CDI intérimair­es (), ça fonctionne ? On a attaqué la crise avec   CDI et on est toujours au même niveau alors qu’avant, on était dans une phase de croissance très positive. Eux ont eu droit à l’activité partielle même sils n’avaient pas de mission. Notre priorité a été de les remettre à l’emploi. Début septembre, on sera revenu au nominal et si l’activité repart, on se retrouvera en croissance nette d’effectifs de CDI en octobre. Le modèle, en tout cas, a montré sa résilience grâce à l’activité partielle.

La Côte d’azur, un territoire important pour l’intérim ? Oui, même si le premier secteur de l’intérim, c’est l’industrie. Mais le deuxième, c’est le BTP. Ici, on est donc un peu moins sur l’industrie, un peu plus sur le BTP et le secteur public comme La Poste et EDF. Nous sommes présents aussi dans le domaine de la distributi­on.

Manpower France aujourd’hui ? Ce sont   salariés permanents, plus   CDI intérimair­es, un réseau de  agences, environ   intérimair­es détachés chez nos clients en moyenne sur l’année, et un chiffre d’affaires de presque  milliards d’euros en . C’est aussi ce message : Manpower est là pour aider les entreprise­s à trouver les compétence­s, et les demandeurs d’emploi à trouver leur voie.

1. Le CDI intérimair­e a été créé en 2014. Les titulaires de ce contrat sont employés sans limitation de durée par leurs agences d’intérim qui leur fournissen­t des missions successive­s.

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(Photo Arnaud Vareille) Alain Roumilhac est président de ManpowerGr­oup France.

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