Var-Matin (Grand Toulon)

Monaco à double visage

Rapidement menée deux à zéro, l’équipe de Niko Kovac a trouvé les ressources pour revenir au score tout en étalant les mêmes qualités, et les mêmes faiblesses, que l’an dernier

- MATHIEU FAURE

Les entraîneur­s se succèdent sur le banc de l’ASM mais les matches restent les mêmes. Cette rencontre inaugurale contre Reims - près de 180 jours après la dernière sortie au Louis-II - a donné lieu à un match nul débridé dans lequel Monaco a su arracher un point du match nul (2-2). Car après un peu plus de vingt minutes de jeu, Reims menait confortabl­ement 2 à 0 dans une ambiance étrange, mais pas si éloignée de ce qu’aurait pu être l’atmosphère de l’enceinte asémiste, pour la réception dans un monde normal de Reims un dimanche d’août, à 13 heures.

Monaco défend haut...

L’équipe de Niko Kovac défendait haut - c’est un dogme du coach croate - et l’a payé cher en début de rencontre. Ça et un peu de naïveté sur le deuxième but qui a vu la moitié de l’équipe s’arrêter en espérant que François Letexier, l’arbitre central, revienne sur une main de Foket dans sa surface. Il n’en fut rien et c’est Benjamin Lecomte qui ira finalement chercher le ballon dans les ficelles. Heureuseme­nt pour l’ASM que l’ancien Rémois Axel Disasi a réduit la marque peu de temps avant la pause, car on se demande comment le scénario aurait tourné sans cette bouffée d’oxygène salvatrice. L’égalisatio­n de Badiashile, dans un temps fort monégasque en début de seconde période, a confirmé un regain d’autorité de l’équipe. Cela coïncidait aussi avec la bonne rentrée du jeune Diop au profit du transparen­t Onyekuru et à une volonté de faire jouer

Tchouaméni plus haut. « C’est un roc » analyse Kovac. L’ancien bordelais a servi de point d’appui et Monaco a pu gagner des mètres que Ben Yedder isolé et en souffrance physique - ne parvenait pas à réaliser.

Ben Yedder isolé

Certes, Monaco a marqué sur phases arrêtées par le biais de ses deux centraux mais cela a récompensé, aussi, un gros temps fort monégasque (72 % de possession à la pause). Reste que l’ASM peut aussi remercier la maladresse de Reims. Le seul Dia, par deux fois, a des opportunit­és de tuer le match en seconde période. C’est le souci quand on presse très haut, on s’expose à la perte du ballon. Il y a eu des choses positives pour un match de reprise, sous une forte chaleur : ce pressing souvent efficace même si dangereux, cette réaction d’orgueil à 2-0, la bonne rentrée de Diop. Cela dit, l’effectif est encore très jeune, trop sans doute, à l’image d’un banc de touche qui ressemblai­t plus à un match de Gambardell­a (Diop, Geubbels, Pavlovic, Matsima, Matazo, Millot, Biancone) et encore très dépendant de Ben Yedder. Même s’il a trouvé la barre en fin de première période, le capitaine de l’ASM est apparu emprunté. Sa seconde période a été très difficile et ce poste d’attaquant de pointe dans un 4-3-3 n’est pas ce qui lui convient le mieux. Le mercato va sans doute permettre de mieux dessiner les contours de l’effectif de l’ASM et d’entourer de manière plus létale le capitaine. Mais la lecture du match aurait pu être différente si la tête de Disasi avait trouvé les ficelles, plutôt que de frôler le montant de Rajkovic sur l’ultime corner monégasque. Une chose est sûre David Guion, le coach rémois, reste persuadé que l’ASM sera dans «lehautdu tableau ». « On sent que c’est une équipe agressive, qui veut jouer chez l’adversaire tout en passant par les côtés avec un côté athlétique assez développé » a conclu l’entraîneur champenois. Une victoire à Metz, dans une semaine, permettrai­t à Kovac de monter en puissance.

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(Photos Jean-François Ottonello) Battu sur l’ouverture du score, Badiashile égalise en seconde période.

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