BANDEROLES INDÉSIRABLES
Les avions publicitaires interdits de ciel ? Les entreprises concernées en appellent à Macron
La saison touche à sa fin. Encore quelques derniers vols et les huit avions remorqueurs de banderoles qu’utilise la société Action Communication seront bientôt remisés dans un hangar de l’aérodrome de CuersPierrefeu. Mais rien ne dit qu’ils retrouveront l’azur l’été prochain. En effet, reprenant une proposition de la Convention citoyenne pour le climat, le député Écologie Démocratie Solidarité (ex-LREM) Matthieu Orphelin a déposé un
(1) projet de loi visant à interdire cette activité jugée trop polluante. Face à cette menace sérieuse, certains professionnels ont réagi mardi midi en tractant au-dessus des plages de l’Hérault des banderoles sur lesquelles on pouvait lire:« Monsieur Macron aideznous ».
Pas la bonne cible
Une action à laquelle n’a pas participé Alexis Giordana, le patron d’Action Communication, qui emploie une douzaine de personnes l’été. « Je ne suis pas trop pour défiler dans la rue. Je préfère dialoguer intelligemment avec les décideurs », commente l’intéressé. Avant de préciser : « Je dois prochainement rencontrer le ministre délégué en charge des transports Jean-Baptiste Djebbari ». Visiblement pas très optimiste quant à l’avenir de son activité, Alexis Giordana, qui siège également à la Fédération nationale de l’aviation marchande et au Groupement des industriels et professionnels de l’aviation générale, peaufine néanmoins son argumentaire. Pour lui, on se trompe de cible. « On a une fausse idée des avions monomoteurs utilisés dans la publicité aérienne. Ce sont des appareils qui ne consomment que 20 litres aux 100 kilomètres. Rien à voir avec un avion de ligne. Quant à l’AVGAS, un carburant extrêmement raffiné, il n’émet pratiquement pas de particules, contrairement au gazole. On s’attaque à une image, un symbole au lieu de s’en prendre aux vrais pollueurs que sont les poids lourds, les navires de croisières ou les yachts de luxe ».
Défense de l’emploi
Pour défendre son activité déjà mise à mal par la crise sanitaire (2), Alexis Giordana va encore plus loin : « Quand on fait une campagne publicitaire pour une chaîne de grande distribution, outre les messages annonçant des promotions sur tel ou tel produit, on défend aussi l’emploi. Quant au bilan carbone d’une telle campagne nationale qui représente une trentaine d’heures de vol cumulées, il n’est pas plus important que celui d’un couple qui effectue un aller-retour sur New York ». Pour enfoncer le clou, le P.-D.G. d’Action Communication aligne une dernière statistique, pas facile à vérifier. Ainsi, il affirme que « toucher 10 millions de personnes avec une publicité sur Internet est plus énergivore qu’avec une campagne aérienne ». Décidément, il n’est pas prêt à rendre les armes. 1. Nous avons cherché de joindre le député du Maineet-Loire, en vain. 2. D’après son P.-D.G., Action Communication a enregistré une baisse de 50 % de son chiffre d’affaires cet été.