LA VALETTE Deux armes saisies lors d’un différend familial
Excédé par le tapage nocturne en dessous de ses fenêtres, un riverain de la route de La Ciotat a fini par faire usage de sa carabine. Il a été jugé à Toulon
l était environ 22 heures ce mardi 18 février quand le centre d’opérations et de renseignement de la gendarmerie (CORG) du Var a reçu cet appel d’urgence. On venait de tirer à l’arme longue sur une voiture stationnée au bord de la « route de La Ciotat » (RD 559) à SaintCyr-sur-Mer. Trois personnes se trouvaient alors à bord de la Clio. Dans la foulée, un riverain de cette même route composait lui aussi le « 17 » pour signaler la présence de jeunes qui faisaient du tapage en bas de chez lui. Il leur avait demandé de quitter les lieux. « J’ai entendu un coup de feu », a-il précisé à son interlocuteur du CORG.
« Avec du plomb, on ne meurt pas »
Cet habitant, 59 ans, s’était bien gardé de dire que c’était lui, l’auteur du tir. Le voilà devant le tribunal correctionnel de Toulon. « J’ai déjà été victime de trois tentatives de cambriolage. J’ai cru que c’était des voleurs, j’ai eu peur. Je leur ai dit “partez
!”, ils m’ont répondu “on fume des pétards”… », se justifie le prévenu. L’homme est alors remonté dans sa maison. Il est allé chercher une vieille carabine non déclarée (un héritage familial) à l’étage, les munitions au rez-de-chaussée et, de retour à l’étage, a procédé à un tir « sans visibilité », souligne la présidente du tribunal. « Un geste réfléchi dans son exécution », dénonce le procureur. « Avec du plomb, on ne peut pas mourir », minimise le mis en cause qui a l’habitude d’utiliser cette arme pour tuer les pigeons qui s’aventurent sur sa propriété. La gerbe de plombs est allée se loger dans le capot de la voiture sans faire de blessé. Les trois occupants, deux hommes et une femme originaires de Marseille, venaient de passer le week-end dans un hôtel situé à proximité du lieu des faits.
Ils avaient quitté l’établissement quatre étoiles avec la musique à fond après un début de soirée arrosé. Le passager arrière a eu envie de vomir, ont-ils dit aux enquêteurs pour expliquer cette halte sous les figuiers du quinquagénaire.
La carabine confisquée
L’endroit serait régulièrement fréquenté pour des soirées sauvages. « Il est excédé par le comportement de ces jeunes en état d’ébriété qui viennent mettre de la musique en dessous de ses fenêtres », argue-t-on en défense. Le prévenu est atteint de troubles autistiques – imperceptibles à la barre. De quoi expliquer « des réactions inappropriées ». Son avocat demande que son état de santé soit pris en considération. Le tribunal l’a condamné à un an de prison (une peine aménageable) et à une interdiction de détenir une arme pendant cinq ans. Sa vieille carabine ne lui sera pas rendue.