Var-Matin (Grand Toulon)

Deux armes saisies à La Valette, un différend conjugal en toile de fond

- E. M.

« Elle se comporte comme un animal battu, comme quelqu’un qui aurait subi d’énormes sévices. Elle m’a appelé il y a deux jours pour me dire qu’elle souhaitait porter plainte, qu’elle voulait divorcer, qu’elle était menacée. » Son mari lui aurait lancé : « Je vais te faire sauter la cervelle .» C’est le tuteur de cette femme, atteinte de lourdes séquelles neurologiq­ues à la suite d’un accident vasculaire cérébral (AVC), qui a donné l’alerte la semaine dernière. Des policiers se sont alors rendus au domicile du couple, à La Valette-du-Var, pour tenter d’y voir plus clair. Deux armes – un pistolet semi-automatiqu­e et un fusil d’assaut (la réplique d’un M16) – ont été saisies. De quoi donner un relief particulie­r à la menace de mort dont est accusé Paul A., 62 ans. « Il a peut-être dit ça, mais il ne l’aurait jamais fait », a déclaré l’un des enfants (jeunes adultes) du couple.

Des mains courantes en 

Placé en garde à vue, le sexagénair­e a été jugé selon le mode de la comparutio­n immédiate ce mercredi. Ce procès a levé une partie du voile sur un contexte familial lourd.

Il y a d’abord les effets d’une consommati­on excessive d’alcool. Il y a ces cinq mains courantes enregistré­es en 2013. L’épouse évoquait déjà des menaces de mort. Il y a ce gros héritage au bénéfice de madame en 2014, dont on ne sait pas comment il a été dilapidé. Il y a ces deux procédures distinctes visant Paul A. pour « agression sexuelle sur mineure ». L’une au préjudice de sa belle-fille il y a plusieurs années et l’autre – sur le point de démarrer – au détriment de la fille adolescent­e du couple. « Il faut l’éloigner de manière très urgente, il faut l’écarter du domicile », a requis le procureur Jean-Baptiste Sirvente, réclamant un mandat de dépôt à la barre.

La parole de l’un contre celle de l’autre

Paul A. conteste avoir menacé son épouse. Quant aux deux armes, il explique qu’il s’agit d’une caution dans le cadre de la vente d’un véhicule. « C’est des gens de La Poncette (une cité à Toulon, Ndlr), ils m’ont laissé ça .» « Les policiers n’ont trouvé ni chargeur, ni balles, insiste sa défense. Et rien dans le dossier ne prouve les menaces de mort. » Et Me Julien Besset de conclure : « L’intime et le sordide sont une chose, le droit en est une autre .» Relaxé au bénéfice du doute pour l’accusation de menaces. Condamné à une peine de 9 mois de prison assortie d’un sursis probatoire (obligation de soins et interdicti­on de détenir une arme) pour le pistolet et le fusil d’assaut. Paul A. est ressorti libre du palais de justice avec cette mise en garde de la présidente : « Vous êtes invité solennelle­ment à prendre les dispositio­ns qui s’imposent de manière à éviter tout risque de violences. »

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(Photo L. B.) Le prévenu a bénéficié d’une relaxe partielle.

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