Var-Matin (Grand Toulon)

Peu importe où on se trouve, la culture est indispensa­ble”

- PROPOS RECUEILLIS PAR CÉDRIC COPPOLA

L’attente, l’absurdité de la vie… Autant de thèmes centraux de l’oeuvre de Samuel Beckett et qui rythment, in fine, le quotidien des détenus. De là à imaginer monter la pièce avec eux, il n’y a qu’un pas, qu’Étienne, le comédien interprété par Kad Merad, va franchir. Et pourquoi pas en cas de succès, prolonger l’aventure ? Forcément, la démarche va être plus compliquée que prévu... et le dénouement inattendu ! Inspirée d’une incroyable histoire vraie, Un triomphe est un film drôle et touchant, qui possède toutes les qualités pour rencontrer un véritable succès lors de sa sortie en salle, calée le 6 janvier 2021.

Après Une belle équipe et une mise en scène au théâtre vous êtes à l’affiche de Un triomphe Des projets où se dégage un véritable esprit de troupe. Une valeur à laquelle vous tenez ? Cela me plaît, oui. Je suis à l’aise avec les gens. On me demande souvent pourquoi je ne fais pas de one-man-show mais la raison est simple : je n’ai pas envie d’être seul. J’aime cette alchimie qui se crée dans un ensemble. Que ce soit en musique, au théâtre ou dans un film, l’échange est permanent

Le film est tiré d’une histoire vraie des années , celle de l’artiste Jan Jonsson et des prisonnier­s de Kumla. La connaissie­z-vous avant d’accepter le projet ? Non. Il existe un documentai­re mais je ne l’ai pas regardé pour ne pas être influencé. Emmanuel Courcol a transposé le récit dans la France d’aujourd’hui. Tout simplement car si cette folle aventure s’est passée une fois, elle pourrait, pourquoi pas, se reproduire. Ces détenus lisent leur victoire dans les yeux de leurs proches qui viennent les applaudir. L’émotion est là. Il ne faut pas mettre les gens en échec. Cela vaut aussi pour les enfants. Il faut toujours les encourager, leur donner confiance pour qu’ils puissent réussir.

A-t-il été envisagé de tourner

Un triomphe rend également hommage au spectacle vivant. Un secteur qui a besoin de soutien en ce moment… C’est un hommage aux acteurs, au théâtre, à Beckett. D’ailleurs, on a beaucoup travaillé sur ce texte de En attendant Godot .Et ça m’a donné envie de le jouer sur scène, mais comment faire pour le rendre plus accessible ? Surtout que l’auteur dit luimême qu’il n’y a rien à comprendre. Dans tous les cas, j’ai trouvé formidable et fou de faire un film où la pensée de Samuel Beckett est centrale. Je ne sais pas comment le public va le percevoir lors de la sortie. Bien j’espère !

Dans une scène, la directrice de la prison, incarnée par Marina Hands, affirme qu’elle considère être à la tête d’une maison pour la culture. Est-ce important de rappeler son rôle du carrosse. J’ai déjeuné samedi avec la ministre Roselyne Bachelot. J’ai trouvé qu’elle avait, comme mon personnage d’Étienne, une véritable pugnacité. Apparemmen­t si elle n’avait pas été là, au lieu des deux milliards d’aides qui vont être alloués, on n’en aurait eu que le quart… C’est certain qu’il y aura encore des barrières, des ennemis avant que tout s’arrange, mais on finira par y arriver !

Il ne faut pas mettre les gens en échec”

Newspapers in French

Newspapers from France