Une modernisation du port militaire nécessaire
Depuis plusieurs mois déjà, ceux qui naviguent régulièrement en petite rade, plaisanciers, usagers des navettes maritimes et marins professionnels, ont vu poussé à hauteur de l’îlot Castigneau, dans la base navale, cet appontement singulier constitué d’une passerelle métallique de 200 mètres de long et d’un quai en béton de 180 mètres. Cette nouvelle structure, inaugurée hier matin par la ministre des Armées Florence Parly et désignée comme le « quai pyrotechnique Fremm », permettra de manipuler les munitions en toute sécurité. « Jusqu’à présent, dès lors qu’il y avait des mouvements de munitions à bord d’un bateau de guerre, les bâtiments voisins devaient cesser toute activité », explique un marin.
Bientôt des décisions pour le porte-avions de nouvelle génération
Avant de préciser que le quai servira, comme son nom l’indique, aux frégates multimissions, mais aussi aux frégates de défense aérienne, aux frégates furtives de type La Fayette ,etmême aux sous-marins nucléaires d’attaque de type Rubis et Suffren (Barracuda). Avec ce nouveau quai, qui s’enfonce profondément vers le sud, les contraintes liées au risque pyrotechnique vont considérablement diminuer. À l’issue de l’inauguration, la ministre des Armées est revenue sur la nécessité de restructurer le port de Toulon. « Ce quai, un investissement de 20 millions d’euros, fait partie d’un programme majeur de restructuration du port qui doit s’adapter à l’arrivée de bateaux plus grands tels que les sous-marins nucléaires d’attaque de nouvelle génération et les frégates multimissions. Les infrastructures du port, y compris les zones de vie des équipages doivent accompagner la modernisation de la flotte ». Alors que le Charles-de-Gaulle, après un arrêt technique pendant la période estivale et l’épidémie de Covid qui a infecté plus d’un millier de ses marins, s’apprête à reprendre la mer, Florence Parly a par ailleurs accepté d’évoquer le futur porteavions. « L’objectif est d’assurer la succession du Charles-de-Gaulle à l’horizon 2038. Cela suppose que le porte-avions de nouvelle génération commence ses essais à la mer en 2036. Depuis 18 mois maintenant, comme prévu par la Loi de programmation militaire, nous travaillons sur le contour du porte-avions de nouvelle génération, sur ses grandes caractéristiques. Ces études seront très prochainement remises au chef de l’État. Les décisions suivront ».