Var-Matin (Grand Toulon)

Monaco : un mois ferme pour avoir frappé celui qui approchait son « trésor »

- JEAN-MARIE FIORUCCI

L’envolée du cours du cuivre, au cours de l’année 2019, semblait attirer la convoitise d’un ouvrier de 33 ans, intérimair­e sur un chantier monégasque. Ce personnage caractérie­l, sans domicile ou résidence connue, s’était constitué un magot de ce même métal afin de l’écouler avec de forts bénéfices auprès de ferrailleu­rs. Car à l’époque cette matière première se négociait autour de 6 000 € la tonne. Il aurait tellement bien défendu son trésor, qu’il assénait le 30 juillet 2019 un coup de poing au visage d’un autre ouvrier aperçu bien trop proche de l’amas de cuivre constitué. Comme ce dernier a vécu une bien fâcheuse aventure combinée avec trois jours d’ITT (interrupti­on totale de travail), l’affaire est venue sur la table du tribunal correction­nel de Monaco. À l’audience, ni le prévenu ni le plaignant n’étaient présents afin de donner leur propre version des faits. Les propos du président Jérôme Fougeras Lavergnoll­e ont apporté une compréhens­ion intuitive.

Casier avec  mentions

D’un côté, le prévenu prétend que la victime a conservé des chutes de cuivre pour son propre compte. La victime réfute toutes les accusation­s en bloc. Il aurait été amené à travailler sur le même chantier avec son cogneur et il insiste plutôt sur la différence d’obédience religieuse… Quel argument est-il le bon ? Le magistrat, a la lecture du casier judiciaire du prévenu, s’est demandé : « Comment cet homme peut-il encore travailler à Monaco ? Il y a dix-huit mentions sur son relevé de condamnati­ons prononcées en France pour vols, violences, recels, refus d’obtempérer, conduite de véhicule sans permis, stupéfiant­s. » Un profil délinquant repris par la procureure Alexia Brianti dans ses réquisitio­ns. « Les violences sont établies par la procédure. L’état d’agressivit­é de l’individu est confirmé par un témoin en plus des deux certificat­s médicaux. Vous prononcere­z une peine de quinze jours à un mois que vous pourrez assortir du sursis. » Le tribunal a préféré condamner le prévenu à un mois d’emprisonne­ment par défaut. Mais ferme ! Avec une aussi longue énumératio­n de faits délictueux, il serait étonnant de voir l’intérimair­e faire opposition au jugement.

Newspapers in French

Newspapers from France