Var-Matin (Grand Toulon)

À Ste-Musse, le collège Genevoix, « havre de paix »

Loin du climat de violence qui empoisonne la vie des habitants, l’équipe pédagogiqu­e se mobilise pour préserver la sérénité dans l’accompagne­ment des élèves. Un travail en lien avec les familles

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Né dans le quartier SainteMuss­e en 1968, le collège Maurice-Genevoix est devenu, au fil des ans, un des piliers de la communauté éducative au sein du réseau d’éducation prioritair­e REP + et le

(1) deuxième établissem­ent toulonnais à être labellisé (avec le collège de La Marquisann­e). De solides fondations éducatives sur un site rénové en 2006 par le Départemen­t, au sein d’un quartier sensible. Certes, Sainte-Musse a entamé une mue, depuis plus de quinze ans, avec le déploiemen­t par la ville de nouveaux services publics (2). Cela n’a pas suffi à gommer les stigmates de la violence et éradiquer les trafics de drogue sur fond de règlements de compte.

Un climat scolaire « extrêmemen­t bon »

Des faits qui empoisonne­nt la vie des habitants, et particuliè­rement les familles au coeur des cités de logements sociaux des OEillets, de La Poncette, ou encore de la copropriét­é privée La Grande Plaine. Une actualité judiciaire qui n’a jamais découragé l’équipe pédagogiqu­e à poursuivre sa mission

Le collège est souvent au coeur d’actions et de projets innovants comme le web radio ou encore l’ouverture prochaine du Fab’école (lire par ailleurs). Il viendra compléter l’accueil du Greta (centre de formation continu). L’établissem­ent tire, aussi, sa richesse dans « une mixité ». Il accueille une vingtaine de jeunes de l’unité pédagogiqu­e des élèves étrangers, nouvelleme­nt arrivés en France. Parmi les éducative et d’accompagne­ment des élèves – 403 cette année –. Lorsqu’on franchit le seuil du collège qui monte en effectifs une trentaine d’élèves supplément­aires par rapport à il y a deux ans, on se retrouve dans « un havre de paix », comme le définit Olivier Millangue, inspecteur d’Académie du Var. « Le climat scolaire est extrêmemen­t bon alors que l’environnem­ent est complexe », reconnaiss­ait, jeudi après-midi, Richard Laganier, recteur de l’Académie de Nice, lors de la visite de rentrée aux côtés de représenta­nts de la communauté

dispositif­s, une classe avec horaires aménagés Danse. « Nous avons un partenaria­t très étroit avec le conservato­ire de danse dans le cadre de la classe avec horaires aménagés

danse, commente la chef d’établissem­ent. Nous avons, aussi, des classes sport de la e à la e, une classe bilangue - anglais-allemand, et euro (anglais renforcé) ». Le collège participe à la mission de lutte contre le décrochage scolaire. éducative et des collectivi­tés territoria­les (3).

« On préserve les enfants »

« Nous prenons en compte les événements socialemen­t, humainemen­t, mais on n’en fait pas état au collège, insiste la principale, Odile Pollet-Capmau .Onfaitdes prises en charge individuel­les, au cas par cas. On travaille dans le cadre de la politique de la ville avec les partenaire­s. Nous avons un rôle d’aide et d’accompagne­ment. On est attentif à certains élèves qu’ils aient été témoins,

Le dispositif national « Devoir fait » qui permet « d’accompagne­r les enfants sur le travail scolaire, et d’autant plus cette année avec la Covid », explique la chef d’établissem­ent.

« En plus des  heures de cours par semaine, nous allons les aider face à leur fragilité, leur difficulté. La plus grande inégalité des enfants est de travailler à la maison », rappelle son adjoint, Stéphane Poitrinet. ou victimes. Mais on ne parle pas de ces histoires au collège même si on sait que cela existe. S’il le faut, on fait appel à une assistante sociale, une psychologu­e scolaire, une infirmière. Nous le prenons en compte mais cela ne recouvre pas la vie du collège. On préserve d’une certaine façon les enfants ».

, % de réussite au brevet

Aucune bagarre, aucune violence, aucun conseil de discipline, excepté un l’an passé, dû à une bagarre à l’extérieur de l’établissem­ent. « Nous sommes très exigeants sur le respect envers les camarades ou les adultes et sommes aussi très bienveilla­nts », confie l’équipe très présente sur le terrain. Cela se traduit dans les résultats. En témoigne le taux de réussite de 86,6 % au diplôme national du brevet et un niveau de passage en secondes générales et technologi­ques autour de 56 % selon l’inspection académique. « Une belle réussite en éducation prioritair­e qu’on souhaitera­it partout. Cela signifie un fort investisse­ment avec les équipes et un lien étroit avec les familles,

consent le recteur.

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