Pour le rôle, j’ai dû perdre huit kilos...”
Cool, souriant, la mine bronzée, le comédien niçois Mickaël Lumière, 24 ans, que l’on retrouve à la terrasse d’une brasserie près des Champs-Élysées, ne cache pas son bonheur d’être l’interprète principal de Pourquoi je vis du réalisateur Laurent Tuel, le biopic du regretté chanteur Grégory Lemarchal, décédé le 30 avril 2007 à l’Hôpital Foch de Suresnes à l’aube de ses 24 ans, des suites de la mucoviscidose. C’est lui qui a la redoutable responsabilité de l’incarner au petit écran dans ce téléfilm très attendu, diffusé ce soir sur TF1 à 21 h 05 (en deux parties chacune de 45 minutes). Entretien avec Mickaël Lumière.
Après La Vérité, si je mens : les débuts sorti en , on vous découvre ce soir dans un tout autre rôle sur TF... Le film des réalisateurs Michel Munz et Gérard Bitton n’a pas marché. On était déçu. Mais rapidement, je me suis remis à travailler et trois mois plus tard, deux directeurs de casting, Guillaume Moulin et David Parales, m’ont appelé parce qu’ils cherchaient l’acteur pour interpréter Grégory Lemarchal. « Quand tu as les cheveux lisses, tu as un petit air de Grégory. Tu devrais venir faire des essais », m’avaient-ils dit. « Et lisse-toi les cheveux ! » (Mickaël Lumière est naturellement frisé, NDLR). D’ailleurs de à ans, je me lissais les cheveux et souvent les gens me disaient que je ressemblais à Grégory (Lemarchal). Il fallait donc que je décroche ce rôle.
Comment se sont déroulés vos essais ? J’ai préparé deux chansons en play-back, SOS d’un terrien en détresse de Daniel Balavoine et Maintenant que vais-je faire de Gilbert Bécaud. Qu’on se rassure, je ne chante pas. C’est Grégory qu’on entend dans le film. J’avais deux scènes du scénario aussi. Il y avait les producteurs, le réalisateur Laurent Tuel (JeanPhilippe). Les essais ont duré une heure et trois jours plus tard, Laurent Tuel m’a rappelé pour m’annoncer que j’étais engagé pour le rôle de Grégory.
Quelle a été votre préparation pour le rôle ? J’ai regardé tout ce que je pouvais trouver sur lui, notamment les quotidiennes de la Star Ac’ pour voir comment il se comportait devant les caméras dans le
Château de Dammarie-lès-Lys. Il avait une façon particulière de se tenir sur scène en raison de sa maladie, ainsi que de rire. Et surtout, j’ai dû perdre huit kilos ! C’était un garçon physiquement très fin. Sous la houlette d’une diététicienne, je me suis mis au régime sec pendant un mois, à base de crudités et de thon. Les pans-bagnats, c’était mort ! (rires).
Vous avez rencontré aussi les parents de Grégory ? Oui ! Une semaine après le casting. Dans un hôtel parisien, j’ai pu rencontrer Laurence et Pierre Lemarchal. J’étais dans mes petits souliers. Mais cela s’est très bien passé. Le scénario du film a d’ailleurs été élaboré à partir des ouvrages de sa mère Laurence (Sous ton regard) et de soeur Leslie (Mon frère, l’artiste). Ils ont été hyper bienveillants et ça m’a mis en confiance pour la suite. Ils voulaient qu’on soit au plus proche de la réalité qu’ils avaient vécue. Ce sont des gens profondément bons, d’une force incroyable pour se battre contre la mucoviscidose. Ils sacrifient leur vie pour aller en sauver d’autres et améliorer le quotidien des personnes malades. Je les admire !
Grégory Lemarchal confie dans une scène, « De toute façon, quand ce sera fini, la Star Ac’, je la cacherais plus ma muco »… En fait, il avait peur qu’on le prenne en pitié et qu’on le fasse gagner à cause de sa maladie. Il voulait être reconnu comme n’importe quel artiste. Il craignait qu’on l’accuse d’être un gagnant programmé. Plus tard, quand Grégory s’est rendu compte que ça pouvait donner de l’espoir à des jeunes malades de la mucoviscidose, il s’est servi de sa notoriété pour faire passer le message. Il l’a assumé. Contre toute attente, malgré ses difficultés respiratoires, Grégory était devenu alors un des plus grands chanteurs français. Et un modèle de détermination pour réaliser son rêve.
C’est l’actrice Candice Dufau qui incarne Karine Ferri, animatrice de TF, qui a vécu une belle histoire d’amour avec Grégory Lemarchal… J’avais besoin de comprendre leur amour très fusionnel, très passionnel. J’ai donc parlé au téléphone avec Karine Ferri qui était auprès de lui à l’époque. Candice s’est également entretenu avec elle avant le tournage. Sur le plateau, c’était cool entre nous deux, et on s’est vraiment bien entendus.
Aujourd’hui, vous écoutez les chansons de Grégory ? Oui ! Il y en une que j’adore particulièrement qui s’intitule, «Jedeviensmoi» . Elle me parle beaucoup. Quand je l’entends, il me donne des frissons avec sa voix extraordinaire.
Professionnellement, c’est quoi la suite ? J’ai la chance de commencer dans deux semaines une comédie romantique sous la direction d’un réalisateur belge dont j’ai le rôle principal.
Ce soir, vous allez regarder Pourquoi je vis ? Oui ! Avec quelques potes niçois avec lesquels je vis en coloc’ à Boulogne, près de Paris.
Nice vous manque ? Bien sûr ! Mais j’y retourne souvent. Presque tous les un mois et demi pour voir mes parents qui m’ont toujours soutenu pour m’accomplir dans ce métier. J’ai passé le confinement à Nice et une partie de mes vacances d’été. J’ai aussi passé une belle journée avec ma grand-mère à Porquerolles. Mais Paris m’a toujours fait rêver et me fascine. Je n’ai pas du tout l’impression que je suis ici depuis quatre ans.