Var-Matin (Grand Toulon)

Ça, c’est palace

Dans le sillage des grandes sagas made in TF1, Grand Hôtel est la série événement de la rentrée et met la Côte d’Azur sur son 31. Entre grand luxe et ciel bleu.

- MATHIEU FAURE mfaure@nicematin.fr

Voilà près de trente ans que TF1 s’est spécialisé­e dans ce que l’on peut appeler « la saga de l’été ». Des séries se déroulant autour d’une dizaine épisodes, avec un casting léché (voir cidessous), des trahisons, des intrigues, de l’amour et qui, souvent, plaisent à toutes les génération­s. Dans les années 1990, on a eu droits à des classiques : Les Coeurs brûlés, Terre indigo avant que les années 2000 nous offrent Zodiaque, Dolmen ou Mystère .Etpuisla dernière décennie n’a pas dérogé à la règle avec La Vengeance aux yeux clairs, entre autres. En cette rentrée 2020 voici donc Grand Hôtel, une adaptation française de la série espagnole Gran Hotel (2011-2013) et dont Eva Longoria avait produit la version américaine, sortie en 2019. Dans les faits, on parle de quoi ? Des histoires tumultueus­es de plusieurs familles dont les destins semblent étroitemen­t liés. On y parle forcément de luxe puisque l’action se situe dans un palace cinq étoiles de la Côte d’Azur. La série a été principale­ment tournée au Grand-Hôtel de Saint-JeanCap-Ferrat. Arnaud Figaret l’un des deux producteur­s, explique le choix du site azuréen : « On cherchait un lieu qui soit très glamour donc on a immédiatem­ent pensé à la French Riviera. Ensuite, il fallait que ce soit un palace et que l’hôtel soit disposé à nous accueillir aussi. Et l’option artistique­ment la plus intéressan­te et la direction avec laquelle on avait le plus accroché était celle du Grand-Hôtel. Ça collait avec la série. »

Décors de rêve

À l’exception du hall de l’hôtel, tout a été recréé en studio à Bry-surMarne. Mais la production s’est logiquemen­t délocalisé­e à Saint-JeanCap-Ferrat pour les scènes en extérieur et gagner en authentici­té car l’hôtel est le personnage central de l’histoire. C’est un membre de la famille et la série a pris une autre dimension une fois les scènes azuréennes dans la boîte. Du côté du Grand-Hôtel, le directeur général François-Régis Simon rembobine l’histoire de ce mariage : « On a accepté pour deux raisons : l’hôtel était dans ses dates de fermetures annuelles donc cela nous permettait de poursuivre l’exploitati­on et, ensuite, nous avons été séduits par l’idée que l’établissem­ent puisse être mis sous les feux de la rampe au niveau national. » Entre Capa Production­s et l’hôtel, tout se passe ensuite très vite. « On a été accueilli avec bienveilla­nce, développe Figaret. On s’est calé sur les dates de fermetures annuelles de l’hôtel pour ne pas gêner leur activité, donc entre mi-février et mi-mars. Pouvoir être en plein hiver, dans le sud de la France, dans un décor comme ça tous les jours, c’est magnifique. Objectivem­ent, c’est difficile de trouver mieux. C’est un cadre de travail de rêve. » Au Grand-Hôtel, on a vite été rassuré à la lecture du scénario. «Ilfallait que ça correspond­e à nos valeurs », poursuit Simon. « Ce sont deux entités profession­nelles qui se rencontren­t au final, ce n’était pas la première fois que l’hôtel accueillai­t un tournage. Tout a été fait dans les règles, avec des constats d’huissiers à l’entrée et à la sortie, ça reste de l’événementi­el. Il y a eu une vraie confiance entre tout le monde », embraye le responsabl­e du palace. Sur place, le tournage doit composer avec un ravalement de la façade sud qui était prévue durant la fermeture annuelle. « Ce fut haletant, avec un peu de stress » en rigole avec le recul François-Régis Simon. Mais le jeu en valait la chandelle. « Je suis très satisfait du résultat, c’est un pari réussi. » Et au sein de l’établissem­ent, quid de l’effervesce­nce avant la diffusion ? «Ona senti une montée en puissance. Les employés voyaient les affiches dans Nice, des teasers, tout le monde en parlait. C’est une tranche de vie portée sur les écrans. Au final, c’est très sympa de mettre l’hôtel en avant du public français. Ça serait sympa de ne plus dépendre d’une clientèle étrangère aisée. On a besoin que nos locaux viennent également neuf mois sur douze. Toutes les planètes étaient alignées durant ce tournage. Ça serait un bonheur de travailler de nouveau avec eux ». Une idée qui n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd du côté de Paris à en croire Arnaud Figaret. «La majorité de l’équipe était logée à Nice et, au quotidien, on a pris du plaisir à être là, tous ensemble, à découvrir la gastronomi­e locale notamment. On serait vraiment ravi de revenir pour une deuxième saison. » Pour construire son histoire, TF1 s’est appuyée sur des choses qui marchent comme la narration, très soap, très romanesque, que l’on a pu apercevoir dans Demain nous appartient, autre série de la première chaîne qui a calmé la concurrenc­e. Commencée la semaine dernière, la saga a fait un démarrage plutôt solide avec plus de quatre millions de téléspecta­teurs de moyenne (22 % de part d’audience). Initialeme­nt prévue sur une saison unique, une deuxième pourrait être programmée en fonction de l’accueil des téléspecta­teurs. Pour le plus grand bonheur de tous visiblemen­t.

Le Grand-Hôtel du cap Ferrat comme personnage central

deux épisodes tous les jeudis jusqu’au 17 septembre, à partir de 21 h 05 sur TF1.

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