Var-Matin (Grand Toulon)

Aix-Marseille : restaurant­s et bars ferment

- JEAN-FRANÇOIS ROUBAUD

Fermés dès 22 heures sur la Côte d’Azur : les restaurate­urs ont reçu l’annonce d’Olivier Véran comme un coup de massue. Pas K.-O., mais furieux au point d’envisager, dès aujourd’hui, de se rebeller : « Je suis comme un fou. S’ils voulaient tuer une bonne fois tout un pan de l’économie – excusez du peu le tourisme, c’est 40 % de l’activité azuréenne –, ils ne s’y prendraien­t pas autrement ». A chaud, Frédéric Ghintran, le patron du Félix-Faure à Nice, ne parvient pas à contenir sa colère:« On paye nous, la gestion catastroph­ique de l’épidémie. Ça prend des mesures sanitaires, toutes les cinq minutes... mais quand il s’agit de les faire respecter, il n’y a plus personne. On est otage de ce grand n’importe quoi sur fond d’une épidémie certes qui repart, mais d’un virus qui semble être moins agressif », poursuit le vice-président de la Fédération des hôteliers restaurate­urs des AlpesMarit­imes. En plein service, Fred appelle ses collègues restaurate­urs. « On ne va pas se laisser faire ». Rendez-vous est pris avec une dizaine de profession­nels pour ce matin : « On va monter un groupe pour dire non ! On a été de bons petits toutous, mais là on va descendre dans la rue ! Tu ne peux pas ouvrir ton restaurant qui réunit 50 à 80 personnes, pendant ce temps les trams, les trains, les grandes surfaces qui, pourtant, reçoivent des centaines voire des milliers de personnes, ne sont pas concernés ! Faut qu’on m’explique. »

Des mesures anticipées sur la Côte d’Azur

Cette fureur est encore décuplée par les rumeurs de réduction de la prise en charge par l’Etat du chômage partiel : « Ils sont définitive­ment trop forts : ils ne te ferment pas complèteme­nt, mais ils s’apprêtent à ne plus financer qu’à 60 % le chômage partiel .» Une colère que Christian Estrosi entend. Après l’annonce des nouvelles mesures par le ministre de la Santé, le maire de Nice faisait, hier soir, appel à la possibilit­é, donnée au préfet, d’avoir une « appréciati­on locale »du dispositif sanitaire : « Je ne suis pas sûr que ce soit à cause des restaurate­urs qu’aujourd’hui le virus circule à Nice et sur la Côte. Nous les contrôlons sur le respect des protocoles sanitaires très régulièrem­ent : ce sont des gens sérieux. Les rares qui ne s’y soumettent pas, ont été fermés à ma demande. » Sur le reste des mesures gouverneme­ntales, le maire de Nice ne pouvait s’empêcher, à chaud, de rappeler que Nice les avaient anticipées de deux ou trois semaines : « Quand j’ai interdit les visites dans les Ehpad afin de protéger les plus fragiles de nos concitoyen­s, certains ont poussé des hauts cris. Or, pour moi, c’est en grande partie là que la guerre contre la Covid doit se concentrer. »

 ?? (Photo F.Chavaroche) ?? Frédéric Ghintran, patron du Félix-Faure à Nice.
(Photo F.Chavaroche) Frédéric Ghintran, patron du Félix-Faure à Nice.

Newspapers in French

Newspapers from France