A Janas, les battues ont repris sous les nuages
Deux bêtes noires de 40 kg et… une grosse averse sur la tête. Voici le bilan (mitigé) de la première battue « de régulation » de l’année, menée mardi matin dans le bas de la forêt de Janas. Et si Jean-Paul Ballotin, président de l’union des chasseurs seynois, confesse que « des sangliers, il y en a vraiment de partout », le moral de ses troupes n’est guère au beau fixe. « D’un côté, il y a les dégâts causés par les cochons en lisière de la forêt, leur prolifération et le fait qu’on soit tenu de prélever les nuisibles par la préfecture, explique-t-il. Et de l’autre, même si on respecte un cadre hyper strict avec force de balisage, qu’on laisse 90 % de la forêt disponible pour les promeneurs, on agit dans des conditions qui sont de plus en plus compliquées. » En cause notamment, d’après lui, l’opposition d’une partie de la population. Des« anti-chasse » qui tentent de « mettre des bâtons dans les roues » aux deux sociétés seynoises et six-fournaise qui se partagent les 391 ha du massif.
Les « anti-chasse » ne désarment pas
Militante animaliste, arguant du « risque couru pour les promeneurs », Karine Poirier est de ceux-là. Il y a pile un an, elle avait même lancé une pétition pour faire interdire les battues à Janas qui avait recueilli 2600 signatures. C’est donc « pleine d’espoir » qu’elle a récemment rencontré l’adjointe à l’environnement Christine Sinquin pour lui faire part de ses griefs. Mais le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elle n’a pas été convaincue par les paroles de l’élue. « Malgré ses promesses avant les élections, La Seyne a choisi le camp des chasseurs contre celui des promeneurs, vététistes ou cavaliers, s’énerve-t-elle. Les chasseurs auront tous les droits car “ils sont moins dangereux que les vététistes”, m’a-t-on répondu. » Depuis son élection, le maire Nathalie Bicais, elle, ne s’est pas encore exprimée sur le sujet. Sur son blog, mis en ligne pendant la campagne des municipales, on pouvait toutefois lire un texte dont les détails restent à éclaircir. « Il faut mener des actions pour repeupler la forêt et que nos enfants puissent enfin voir des animaux en liberté, et surtout entendre le chant des oiseaux, écrivaitelle. Il y a un vrai travail à faire pour trouver un équilibre entre des prédateurs comme les sangliers et les pies qui détruisent l’habitat des autres animaux et la régulation par la chasse. Une démarche volontariste de réintroduction sera nécessaire. » Chasseurs et « anti » sont désormais à l’arrêt pour obtenir des clarifications de la mairie sur le sujet. Une autre battue est d’ores et déjà prévue mardi prochain.