Rencontres de Port-Cros : le temps retrouvé de l’esprit
Les 6e Rencontres de Port-Cros ont pris fin après cinq jours d’échanges autour de la littérature
Des auteurs, d’hier et d’aujourd’hui. De l’histoire, à Hyères et sur l’île. Des expositions, causeries et conférences ponctuées, pendant cinq jours, de promenades et lectures en pleine nature… Indéniablement, l’édition 2020 des Rencontres de Port-Cros, qui viennent de s’achever, a tenu sa promesse d’un riche moment de partage autour de la littérature et des arts. Organisé par l’Association des amis de Port-Cros (AAPC), présidée par Marie Véron, en partenariat avec la Ville d'Hyères, le Parc national de PortCros et l’hôtel Le Manoir, l’événement a, comme chaque année, bénéficié du soutien de la librairie Charlemagne. En particulier pour la rencontre à Hyères avec l’écrivain Jean Rolin qui a capté son auditoire vendredi, salle Benoîte-Groult, en lui contant ses « déambulations aléatoires » le long des berges oubliées de la Seine (1). Le temps d’une promenade passionnante, samedi, guidée par Yasmina Benali sur les traces des écrivains à Hyères, les Rencontres ont pris la mer, pour rejoindre Port-Cros… Et d’autres écrivains.
Souvenirs d’enfance
À commencer par Colombe Schneck, venue évoquer ses deux derniers ouvrages (2). Au-delà d’une démarche promotionnelle, dans l’ambiance intime et chargée d’histoire du Manoir où elle a été accueillie par Pierre Buffet, l’auteure a beaucoup dit d’elle-même. De ses souvenirs d’enfance, notamment à Port-Cros, de sa démarche d’écrivain, de ses doutes et de son cheminement personnel. Un très joli moment, comme le fut lundi – après le pique-nique partagé à la maison de Port Man dont François de Cabarrus a ouvert les portes aux participants – la lecture proposée par Claire Paulhan, co-organisatrice des Rencontres.
Moment de grâce
À l’endroit même, où l’écrivaine Vivienne de Watteville – dont elle a publié les souvenirs l’an passé – vivait en 1930 des heures intenses à Port-Cros, l’éditrice a lu des extraits d’Une île sans pareille, offrant un moment de grâce à l’assistance, parmi laquelle la petite-fille et l’arrière-petite-fille de l’écrivaine-voyageuse… Déjà conquis par la découverte de l’histoire des forts de l’île avec Francis Dorr, chef de secteur du parc national, les participants ont randonné entre grand soleil, nuages et ondées, faisant halte pour d’autres lectures et découvertes.
Comme celle de l’époque où Port-Cros fut « Île de confinement » racontée par Claire Paulhan. Puis, pour découvrir deux expositions au fort de
(3) l’Éminence (4), où séjournait une partie des participants : amis de Port-Cros et membres de l’association Maltae qui proposait sur place une conférence-débat autour du thème « Apprendre à habiter ». L’occasion pour la présidente Odile Jacquemin de rappeler les différentes activités et projets de l’association qui fêtera prochainement ses 25 ans d’engagement en faveur du territoire, sa mémoire et d’un avenir solidaire. 1. Le Pont de Bezons et Le Traquet Kurde, livres de Jean Rolin édités chez P.O.L. 2. La Tendresse du Crawl (Grasset) et Nuits
d’été à Brooklyn (Stock). 3. OEuvres de Bénédicte Watine et Guy Ibanez. 4. Géré par la Fédération des oeuvres laïques.