Var-Matin (Grand Toulon)

De Covid- à Taxi 

- PATRICE MAGGIO Directeur adjoint des rédactions du groupe Nice-Matin edito@nicematin.fr

Avant que le ministre de la santé ne prenne hier soir la parole, on s’attendait à une leçon d’arts plastiques. Les réseaux sociaux s’en amusaient déjà : allait-il rebarbouil­ler la carte sanitaire du pays de nouvelles teintes ? Rajouter du rouge écarlate à une palette déjà largement fournie ? Mais c’est un autre rouge qui est monté aux joues de nos voisins marseillai­s et aixois quand ils ont déroulé les annonces d’Olivier Veran. Fini, le jeu des couleurs : alerte maximale, ça se prononce comme le « alerte générale » du commissair­e Gilbert dans la série des « Taxi ». Pas loin de Panique générale. Car refermer les bars et les restaurant­s dans une métropole où ils tiennent tant de place dans la vie sociale, c’est déjà reconfiner un peu. Nice échappe à la sentence, mais sent le vent du boulet, avec des bars fermés dès  heures. Personne ne s’y attendait, du coup, la réaction est presque aussi vive sur la Promenade des Anglais qu’au bord du Vieux-Port. Visiblemen­t, la communicat­ion passe mal. Elle donne une impression d’improvisat­ion. Ou alors que la situation empire au point de bousculer le calendrier. Pourtant les consignes sont claires, et généraleme­nt bien respectées. Porter le masque, respecter les gestes barrière, éviter tout regroupeme­nt, même le week-end, même en famille. Mais une fraction de la population fait ce qui lui chante, par insoucianc­e, par défi à l’autorité ou parce qu’elle est persuadée de leur inefficaci­té. Alors, on durcit l’arsenal des mesures. En croisant les doigts. Pour conjurer le risque du reconfinem­ent général qui plongerait l’économie et la population dans le noir total. La com gouverneme­ntale devient un exercice de contorsion. Parfois, le roulement de tambour précède la mini-annonce. Comme le  septembre dernier, lorsque Jean Castex annonça au bout d’un long week-end à imaginer tout et son contraire, la simple réduction à  jours de la durée d’isolement pour les cas contact. Parfois, la grosse nouvelle arrive sans crier gare. Comme hier soir. Pendant ce temps, la confusion perdure sur le terrain, tant dans les entreprise­s, les écoles, les laboratoir­es que dans les cabinets médicaux. Tests, télétravai­l, ouvertures et fermetures de classe : parents, patients, salariés naviguent à vue. Sans gouvernail. Comme leurs gouvernant­s ?

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