Var-Matin (Grand Toulon)

The Head Cluedo géant au pôle Sud

Produite par Mediapro avec un casting très internatio­nal, la série The Head est la tête de gondole des fictions étrangères de Canal +, et ça commence ce soir dans un froid glacial.

- MATHIEU FAURE mfaure@nicematin.fr

On a tous débranché notre cerveau dans les années 1990 pour savourer le film plein de testostéro­ne Demolition Man où Sylvester Stallone donnait la réplique à Wesley Snipes. « Il fait froid ici, ou ça vient d’moi ? » se demande d’ailleurs Simon Phoenix, joué par un Wesley Snipes décoloré, avant de faire sauter un immeuble entier sous le regard médusé de Stallone. Cette phrase pourrait très bien correspond­re à notre ressenti après les premières scènes de The Head, la nouvelle série étrangère acquise par Canal Plus que la chaîne cryptée programme ce soir. Car si vous êtes du genre frileux et peu habitué à l’ambiance glaciale de la banquise, The Head va vite vous désarçonne­r. D’entrée, le pitch annonce la couleur : « Chaque année, le 29 avril, le soleil disparaît pendant 6 mois. » Bonne ambiance. L’action de The Head se situe dans le pôle Sud, au milieu des ours polaires, du vent glacial et du froid. On pourrait se croire dans une publicité Coca-Cola de Noël. Oui mais non. Coincée dans une station scientifiq­ue de l’Antarctiqu­e, une équipe de chercheurs va rester sur place afin de poursuivre leur mission pour lutter contre le changement climatique au sein de la station de recherche Polaris VI. Jusqu’ici, tout va bien.

Casting internatio­nal

Sauf que lorsque la relève emmenée par le commandant Johan Berg (Alexandre Willaume) débarque au printemps, on dénombre sept morts, deux disparus dont Annika la femme de Johan (jouée par Laura Bach). Une question brûle alors les lèvres de tout le monde, que s’estil passé ? Les deux survivants (joués par l’expériment­é John Lynch et la jeune Katharine O’Donnelly) s’accusent mutuelleme­nt des meurtres. La série peut démarrer... L’ambiance glaciale oscille entre le huis clos et le thriller. C’est un savant mélange de The Thing de John Carpenter, 30 jours de Nuit et Les 8 salopards de Quentin Tarantino. Présentée en avant-première au MIPTV de Cannes l’an dernier, la série produite par Mediapro (la boîte espagnole qui vient d’acquérir les droits pour diffuser le football français) Hulu et HBO Asia avait impression­né les acquéreurs sur place et notamment Canal Plus qui s’est empressé de rapatrier le produit dans son catalogue. Ce n’est pas la première fois que le géant espagnol s’essaie à la fiction puisque le succès de «The Young Pope » a confirmé que le groupe avait le nez creux en matière de série. Mais cette fois, pour mettre toutes les chances de son côté, Mediapro a vu les choses en grand.

A savoir adosser son projet à beaucoup de talents. Derrière le scénario, on retrouve les frères Pastor – David et Alex – à qui on doit les très bons Infectés, Les Derniers jours et Renaissanc­es .Avecles frangins, l’un des créateurs de Homeland Ran Telem, sans oublier le réalisateu­r Jorge Dorado, le papa du très réussi Mindscape .Ça, c’est derrière les caméras. Devant, la production a souhaité miser sur un casting internatio­nal pour toucher un maximum de monde. Du coup on se retrouve avec des acteurs scandinave­s, irlandais, espagnols, et l’idole japonaise Tomohisa Yamashita, surnommé Yamapi, ex-membre du boys band japonais News. Le public français reconnaîtr­a deux garçons, Alvaro Morte de La Casa de Papel (voir cidessous) et Richard Sammel dont l’accent germanique avait été aperçu dans Nid de guêpes, Taxi, Le Nom de la rose, The Strain, OSS 117 : Le Caire, nid d’espions ou encore Inglorious Basterds. Mais c’est surtout l’ambiance pesante et névrotique qui donne à la série un côté glacial.

 m de studio

Ça et le froid. Présent. Omniprésen­t. Cet ennemi invisible mais qui fait partie du casting comme dans Terror ,la série événement tirée du livre de Dan Simmons sur l’expédition Franklin. La série, tournée en Islande mais aussi dans les Canaries s’appuie également sur un studio de plus de deux mille mètres carrés pour reproduire des décors à l’échelle afin de réaliser des plans-séquences. Une série étrange mais captivante. « Cette histoire touche au coeur des émotions humaines » ,a souligné lors d’une conférence de presse Tomohisa Yamashita.

The Thing mélangé à  jours de nuit

ce soir à partir de 21h. Six épisodes de 52 minutes, deux chaque jeudi.

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