Ex-conjoint violent à Solliès : « J’ai la haine contre elle »
Un homme a été jugé à Toulon pour avoir menacé et frappé son ex-compagne en présence de leur fille à Solliès-Pont. Il a été condamné à une peine mixte
Le jeune homme fait profil bas devant les juges du tribunal correctionnel. Bien coiffé, bermuda bleu et polo rose, il assure que de son point de vue, les violences faites aux femmes sont inacceptables. « Mes actes ont dépassé mes pensées, pose-t-il. J’aurais souhaité qu’elle soit là pour lui présenter mes excuses de vive voix. » Ce mardi 15 septembre, la victime s’était réfugiée dans les locaux de la police municipale à Solliès-Pont. Les gendarmes de la brigade de La Farlède ont été alertés. La jeune femme présentait des traces de coups à la tête, des abrasions sur la peau, le légiste a aussi constaté qu’on lui a arraché des cheveux. À l’hôpital, les soignants ont décelé « une déviation de la cloison nasale ». Elle était persuadée d’avoir le nez cassé et l’a fait savoir à son ex-conjoint.
La violence des coups et des mots
« Je m’en bats les couilles de ton nez, c’est ton cerveau qui est cassé », a répondu l’agresseur dont les textos et deux courtes vidéos, versés dans la procédure, montrent un visage bien différent de ce que le prévenu donne à voir au tribunal. La dispute avait éclaté dans une voiture. Le prévenu et la victime accompagnaient leur fille, âgée de deux ans, chez sa grand-mère. Lui indique que son ex, « hystérique »,a fait une crise de jalousie. « Elle m’a mis une paire de gifles juste avant de déclencher la vidéo, j’ai simplement réagi, je suis humain .» La vidéo (en fait deux enregistrements) en question témoigne des premiers coups portés à la jeune femme en pleurs. « Je m’arrête et je te défonce la gueule », lui a lancé l’homme au polo rose. À l’audience, il reconnaît avoir mis cette menace à exécution avec un coup de pied circulaire dans la tête. « C’est la première fois que c’est allé si loin », regrette-til. Aux gendarmes qui le conduisaient en prison à la veille de son procès en comparution immédiate, il avait déclaré : « J’ai la haine contre elle, et un jour, je vais lui faire quelque chose. » Des propos si inquiétants que les militaires les ont couchés sur procès-verbal.
La peur de représailles
Dans le même temps, la victime a assuré avoir subi des pressions de la part de l’entourage du père de sa fille. Un ami du prévenu l’aurait contacté. Elle a souhaité retirer sa plainte et a écrit pour justifier son absence au procès : « J’ai peur des conséquences de la décision du tribunal, je ne me sens pas en sécurité .» La défense de l’homme au bermuda bleu a joué les « équilibristes » en plaidant les torts partagés. « Elle est encore amoureuse (cela ressort des déclarations de la victime, Ndlr), elle agit pour le retenir et elle est jalouse [au point d’en venir elle aussi aux mains]. Même la personne la plus calme ne peut garder son self contrôle dans tous les cas de figure… La victime reconnaît elle-même qu’il n’est pas dangereux .» Le prévenu a échappé au maintien en détention provisoire requis par le procureur. Le jeune entrepreneur est condamné à six mois de prison (aménageables) et six autres mois assortis d’un sursis probatoire. Pendant deux ans, l’agresseur devra suivre une thérapie et ne plus entrer en contact avec la victime. « Pour voir votre fille, vous devrez passer par un tiers de confiance », lui a fermement conseillé le président de l’audience.