Var-Matin (Grand Toulon)

Lulu, l’un des voiliers de tradition les plus anciens

L’armada des voiliers quitte le port de Cannes ce matin. Destinatio­n, les Voiles de Saint-Tropez. Zoom sur un voilier d’exception : Lulu, un monument historique

- MARIANNE LE MONZE

Après trois jours de régates et deux de repos forcé à cause de la météo, les voiliers classiques et traditions quittent le port cannois ce dimanche matin vers 11 heures. Ils mettent le cap sur Saint-Tropez et ses Voiles, dernière date d’un circuit classique de Méditerran­ée tronqué cette année pour cause de coronaviru­s : seules Antibes, Cannes et la cité du Bailli ont pu organiser ces courses de beaux voiliers qui se retrouvent aussi à Imperia, Porqueroll­es, Barcelone, Marseille ou encore Monaco chaque année...

Les copains d’abord

Parmi les voiliers inscrits cette année à mettre le cap sur le golfe de Saint-Tropez, on aura l’occasion de saluer l’un des plus anciens voiliers de ces régates : Lulu. Ce « petit » cotre aurique de 14,50 m hors tout (dont 3 mètres de bout-dehors) a été construit au chantier Texier (Argenteuil) en région parisienne, en 1897, selon les plans de Thomas Rabot, architecte naval. « Un chantier racheté par le peintre Caillebott­e, passionné de yachting et de voiliers. Lulu, qui est sorti après la mort de Caillebott­e, a traversé l’histoire au cours de ses 123 ans d’existence, raconte son skipper depuis 20 ans, Alain Beaume, cheveux en bataille, au retour de la deuxième journée de régates, jeudi. Il a d’abord navigué sur La Seine. En 1900, il a participé aux premiers Jeux Olympiques à Paris. De l’époque, il reste la Tour Eiffel... et Lulu ! Il est descendu en Méditerran­ée dans les années 1910. » Lulu, qui a beaucoup changé de noms au cours de son existence, est redevenu lui-même après avoir été rebaptisé Marsouin, Rayon vert ou encore Tangaroa par ses différents propriétai­res « dont l’un l’a perdu au jeu au casino de Monaco. » Aujourd’hui, après avoir appartenu à un baron, il est la propriété de 10 copains dont Alain Beaume, le skipper qui pour les besoins des Régates Royales et des Voiles de Saint-Tropez à suivre a embarqué avec lui quatre équipiers bénévoles. « Ce que j’aime ici, confie Alain Beaume, qui a traversé trois fois l’Atlantique au cours de ces deux dernières années sur d’autres voiliers que Lulu, c’est qu’on se retrouve tous, tous les ans, avec le même plaisir. »

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Lulu sous voiles et son équipage.
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(Photos Patrice Lapoirie et M.L.M.)

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