Var-Matin (Grand Toulon)

Ils ont osé et l’ont fait !

Plus audacieux que les Tigers, les Toulonnais sont allés se chercher leur qualificat­ion. Ou quand les belles inspiratio­ns servent les grandes victoires

- OLIVIER BOUISSON

Que n’a-t-on pas écrit et entendu cette semaine sur la culture du jeu d’avants des deux protagonis­tes de la soirée ? Pour sûr, ce match se jouerait d’abord devant bien avant de songer à de grandes envolées. Le manager toulonnais avait mis l’accent sur le rendez-vous annoncé des « gros ». Sans penser à un leurre, on pouvait donc logiquemen­t s’attendre à un rugby de tranchée sur la pelouse-plage de Mayol à défaut d’une partie en haute altitude. Parce que le sport se nourrit de délicieuse­s incertitud­es, il en a été autrement. Dans une première période enlevée, la ligne de troisquart­s toulonnais­e a posé sa grosse « papatte » sur la rencontre. De la 8e à la 33e minute, celle-ci a littéralem­ent donné le tournis à des Anglais pris de vitesse. Preuve chiffrée à l’appui : à la mi-temps, les Toulonnais ont parcouru 236 mètres ballon en main contre 99 pour les Anglais. Mais surtout, les joueurs ont tenté des coups pas forcément avantageux. Les exemples sont nombreux. On pense à cette inversion de Carbonel à la 16e minute sur une mauvaise sortie de balle en mêlée, son petit par-dessus et son coup de pied à suivre. Une heureuse inspiratio­n qui amena 3 points de plus (11-3, 18e).

Miauler ou rugir ?

On songe avec délice à cette double sautée de Lakafia pour l’essai de Villière en bout d’aile (17-3, 21e). Villière, vilipendan­t ses adversaire­s et qui, sortie après sortie, s’affirme comme le feu follet des lignes arrières. Trois défenseurs battus sur son premier essai, des accélérati­ons fulgurante­s, des breaks et des passes dans le bon tempo pour ce qui ressemble à un récital d’homme libre. Et que dire de cette nouvelle inversion de Charles Ollivon à la 58e minute, après plusieurs temps de jeu près de la ligne anglaise ? Une petite course de quelques mètres dans le côté fermé permit à Isa de conclure (27-14, 60e). Il fallait y penser et l’oser. Le grand Charles l’a fait ! D’une inspiratio­n à l’autre, le talentueux Paia’aua tenta un demi-tour contact ponctué d’une passe à hauteur pour le deuxième essai-crucifix de Villière. Dans ce match pas si facile à gagner qu’il en avait l’air, les individual­ités ont émergé du collectif sans en oublier les vertus. Une recette gagnante qui a mis en lumière celle, plus insipide, de Leicester. Toujours accrocheur­s et capables d’imposer de grosses séquences de domination, les Tigers n’ont que trop miaulé nombre de lancements de jeu quand les Toulonnais ont rugi leur envie de les sublimer. C’était toute la différence, hier soir.

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(Photos Luc Boutria/Dominique Leriche) Passe poignet de Gabin Villière après percée...
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