Hommages à l’unisson pour Samuel Paty dans le Var
Partout dans le département, enseignants, citoyens, jeunes et moins jeunes se sont recueillis dans une même émotion. Tour d’horizon de cérémonies fortes en messages et témoignages
« C her M. Germain, (...) Sans vous, sans cette main affectueuse que vous avez tendue au petit enfant pauvre que j’étais, sans votre enseignement, et votre exemple, rien de tout cela ne serait arrivé. (...) Vos efforts, votre travail et le coeur généreux que vous y mettiez sont toujours vivants chez un de vos petits écoliers qui, malgré l’âge, n’a pas cessé d’être votre reconnaissant élève. » Cette lettre qu’Albert Camus a écrite, le 19 novembre 1957, à Louis Germain, son premier instituteur, peu après avoir reçu le Prix Nobel de Littérature a résonné, hier soir, sur le port de Toulon. Fort. À travers la voix de Joris, 14 ans, qui l’a livrée simplement, sans trembler, à l’assemblée réunie pour rendre hommage à Samuel Paty, le professeur d’histoire-géographie sauvagement assassiné vendredi dernier. Devenu un symbole du combat pour la laïcité et la liberté d’expression.
« Faisons bloc contre l’horreur »
Les mains serrées, blottis dans des bras amis, ou simplement soudés par une même émotion, les citoyens, parmi lesquels, évidemment, de nombreux professeurs, ont chaleureusement applaudi le collégien. « Il nous faut faire bloc autour du corps enseignant, qui ouvre nos enfants au monde et leur transmet les valeurs du vivre ensemble ,a enchaîné Hubert Falco. Autour de la République et du principe de laïcité qui, en respectant chacun, permet à tous d’y trouver sa place. »
Entouré de Gilles Rebêche, diacre du diocèse de Fréjus-Toulon, et de Saïd Hichouri, vice-président du conseil du culte musulman du Var, qui coordonne les différentes mosquées du département, le maire de Toulon a appelé à « brandir comme un étendard l’article
Premier de notre Constitution, qui assure l’égalité de tous sans distinction d’origine, de race ou de religion. » Et incité alors à «observer un long moment de recueillement ». Les têtes se sont baissées. Quelques larmes ont coulé. Avant que La Marseillaise, sobrement reprise en choeur, ne retentisse, puis ne s’évapore avec les rafales de vent. « Restons, comme nous le sommes ici ce soir, fermes, unis, solidaires, a terminé Hubert Falco. Faisons bloc ensemble contre l’horreur. »