Draguignan
« La barbarie n’a rien à voir avec l’islam»
« Si les professeurs ne peuvent plus enseigner comme ils souhaitent le faire, comme ils doivent le faire… Alors oui, je m’interroge : quel sera mon avenir ? Notre avenir ? » Sur le parvis du collège Général Ferrié, Sarah, 23 ans, affiche un regard attristé. « Je ne pouvais pas ne pas me joindre à cet hommage », confie la Dracénoise, qui étudie à l’Institut national supérieur du professorat et de l’éducation. « Comment ne pas se sentir concernée ? » En tant que citoyenne, en tant que future enseignante… « En tant que musulmane, aussi. » « Tuer au nom d’une religion, ce n’est pas ça, l’islam, poursuit la jeune femme. Dans ma famille, mes parents m’ont toujours appris la bienveillance. Ils m’ont fait grandir dans le respect et l’acceptation d’autrui. Là sont les vraies valeurs que prône le Coran, bien loin de l’horreur et de la barbarie. Les personnes qui agissent ainsi salissent une religion et ceux qui la pratiquent dans le respect. Les musulmans ne doivent pas être assimilés à ces gens-là. Voilà pourquoi, livre-t-elle, il était aussi important pour moi d’être là aujourd’hui... » Cette jeune enseignante en devenir reste déterminée à ne pas laisser la peur s’immiscer en elle. « Je n’ai pas envie d’avoir peur, affirmet-elle. Ce métier, je l’ai choisi et je l’exercerai librement. Je n’ai pas la solution miracle pour que tout cela cesse, mais je suis certaine d’une chose : ce n’est pas à nous de baisser les bras. Nous devons continuer, comme nous le faisons, à nous battre pour défendre nos valeurs. Dont la liberté d’expression fait partie. »