« Il y a beaucoup d’incohérences »
Christelle Chollet, humoriste
L’humoriste Christelle Chollet est aussi dirigeante, avec son mari varois Rémy Caccia, du Théâtre de la Tour Eiffel. Elle se produira à Mandelieu-la-Napoule le 31 octobre. Elle explique comment la crise impacte la vie des professionnels du spectacle vivant.
Comment vivez-vous la situation ? On doit s’adapter. On en a marre des restrictions mais en même temps, on fait attention. Le plus dur pour nous, ce sont les horaires. Ce n’est pas possible de claquer des doigts et de dire : « Vous allez venir à heures ». Ça demande de déployer des énergies inimaginables. Après, on pense aux services hospitaliers qui sont encore plus dans la merde. Mais honnêtement quand on voit des terrasses de café bondées à heures, on se demande où est le sens des mesures prises. Il y a beaucoup d’incohérences.
Quelles sont les conséquences financières pour vos professions ? L’enveloppe supplémentaire de M€ vous paraît-elle suffisante ? Nous avons dû faire des investissements sanitaires au théâtre. Ça représente un surcoût important. On peut saluer la proposition d’aide, mais comment sera-t-elle distribuée et qui va payer la facture ? On aurait préféré un couvre-feu avec des dérogations pour les gens qui ont un ticket de théâtre. Au théâtre, nous avons le même système de renouvellement de l’air que dans un wagon SNCF. Si les gens sont assis avec un masque, où est le problème ? J’ai essayé d’avoir quelqu’un à la préfecture pour expliquer ça, je n’ai eu personne. Quand on prend l’avion, au moment du repas, personnes enlèvent leur masque en même temps. Ces incohérences, je ne pige pas. On a à faire à des gens qui prennent des décisions pour un métier qu’ils ne connaissent pas.
Comment gardez-vous le moral et l’envie de faire rire ? Je suis tellement heureuse d’aller sur scène. Chaque fois que j’ai fait des dates, j’ai trouvé que l’enthousiasme des gens était décuplé. C’est comme quand vos enfants vous attendent, qu’ils ne vous ont pas vue depuis quinze jours. Exactement ce sentiment-là.
Vous venez dans le Var prochainement ? Quand je vais aller à Mandelieu, je viendrai sans doute faire un tour. Ça dépendra de la situation sanitaire. Je n’ai pas envie de faire prendre de risque à mes beauxparents.