À Toulon, « l’hôpital est plein ! »
Alors qu’il y a un mois, Michel Perrot gardait l’espoir de voir l’épidémie de SARS-COV-2 maîtrisée dans le département, aujourd’hui le directeur du centre hospitalier intercommunal Toulon La Seyne déchante. « On était encore à une quinzaine de patients Covid dans les hôpitaux publics du Var il y a deux semaines, on est passé à 24 en début de semaine, dont la plupart à Sainte-Musse qui en accueille 17. » L’hôpital toulonnais a donc dû, à nouveau, se réorganiser. « Les patients en phase aiguë sont pris en charge dans le service d’infectiologie, les autres sont répartis en gériatrie et en médecine. L’hôpital est plein ! », constate son directeur. Dimanche, la décision a donc été prise d’ouvrir une nouvelle unité de médecine de 14 lits. Cette ouverture doit permettre de faire face à l’afflux de patients atteints de la Covid-19 mais aussi à une activité hospitalière postconfinement largement accrue. La direction des ressources humaines de l’hôpital et la direction des soins l’ont « préparée et anticipée depuis plusieurs semaines, en accélérant les recrutements. On a trouvé suffisamment de personnels pour ouvrir cette unité mais il nous en manque encore », ne cache pas Michel Perrot.
Plus embêtant : pour faire face aux besoins en lits de réanimation, mardi l’hôpital a décidé la déprogrammation d’une salle de bloc opératoire. Le personnel ainsi libéré va permettre d’armer quatre lits supplémentaires en soins continus, gérés par le service de réanimation. « Jusqu’où ça ira ?, s’interroge avec une grande inquiétude Michel Perrot. Fin avril, on a pu doubler la capacité de la réanimation, et elle était pleine. Aujourd’hui, on ne peut plus le faire : nous avons une forte activité hospitalière hors Covid. Déprogrammer ça reste une difficulté très importante. C’est très désagréable pour les patients, cela représente une perte de chance réelle pour certaines pathologies. On essaie de retarder cette échéance mais chaque jour nous en rapproche. La tendance est vraiment défavorable. »