Var-Matin (Grand Toulon)

Au procès des attentats de janvier , la radicalisa­tion en question

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« Et vous n’avez même pas une question sur ma radicalisa­tion ? » Accusé d’avoir fourni des armes aux auteurs des attentats de janvier 2015, Miguel Martinez a tenté hier d’amener la cour d’assises sur le terrain de la religion pour prouver qu’il n’était pas « radical ». Devant la cour d’assises spéciale de Paris, qui le juge depuis le 2 septembre avec treize autres accusés – dont trois par défaut —, Miguel Martinez reconnaît pour la première fois une « minime » implicatio­n dans un « trafic d’armes » ,qui « n’a rien à voir » avec les attentats.

Une seule fois, jure-t-il, il a « conservé » un sac d’armes après avoir fait « l’intermédia­ire » entre certains de ses coaccusés, son ancien «associé » Abdelaziz Abbad et deux autres membres de la filière d’armes « belgo-ardennaise », Metin Karasular et Michel Catino. Ces armes « pourries » (qui auraient été refusées par Ali Riza Polat, bras droit présumé d’Amédy Coulibaly, et par ce dernier) n’ont pas été utilisées lors des attaques de janvier 2015. À plusieurs reprises, Miguel Martinez tente d’amener les débats sur sa supposée radicalisa­tion. « Ce serait bien de développer un peu là-dessus », lance-t-il au premier assesseur. « Qu’est-ce que c’est que ça ! », s’émeut-il ensuite, alors que l’avocate générale n’a « aucune question » à ce sujet. « Ça fait quatre ans qu’on dit que je suis radicalisé, que j’attends d’en parler », s’énerve Miguel Martinez. À l’époque des faits, il portait une longue barbe, « comme si c’était une catastroph­e » , et un kamis. « Ça ne fait pas quelqu’un de radical », appuie l’accusé. « La religion, ça a son importance, je ne m’en cache pas », précise Miguel Martinez, avant de réfuter, une nouvelle fois, toute bascule dans « l’idéologie jihadiste ».

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