LAURENCE LUCCHESI llucchesi@nicematin.fr
Avec 650 000 disques écoulés et deux albums certifiés triple platine, des tournées à guichets fermés parmi lesquelles plusieurs Zéniths, Amir a accompli un véritable marathon musical, qui s’est accéléré ces quatre dernières années. Artiste multicouronné, cet auteur, musicien et chanteur est décidément un garçon plein de ressources ! Ressources, justement, tel est le titre de son nouvel album, enregistré entre Paris, Tel-Aviv, Toulouse et Cannes. Une collection de chansons aussi remarquables dans leur essence que dans leur enveloppe musicale, qui nous révèlent un Amir concerné par les problématiques du moment. Tout sauf nombriliste, artificiel ou superficiel.
Comment est né ce projet ? De façon inattendue. J’avais décidé de prendre un break, pour une durée indéterminée. Mais très vite, on s’est retrouvé avec des copains en studio, en novembre . Ça n’a pas abouti immédiatement à une chanson, mais ça m’a permis de me remettre dans une routine de création. C’est très différent d’écrire sans savoir pour qui ni pour quoi, on se sent beaucoup plus libre. Et au bout d’un moment on se dit qu’on tenait peut-être un petit début d’album.
Ce break a été prolongé par le confinement ? La grande majorité des titres était déjà finie, sauf celui sur mon fils, Ma lumière. J’avais beaucoup de doutes sur cette chanson-là, j’ai hésité jusqu’au dernier moment à l’intégrer à l’album ou pas. Par pudeur. Le confinement nous a juste permis d’avoir une rallonge, de nous repencher sur les chansons, de distiller le propos.
Que représente pour vous le fait d’être devenu père ? Ça représente tant de choses, à commencer par la nouvelle personne que l’on devient lorsque ça nous arrive. Rien n’est plus pareil, tout a subitement davantage de sens, ça axe l’ordre des priorités. Ça nous a donné une responsabilité incroyable, si gratifiante sur le plan émotionnel, à mon épouse comme à moi. Je pense que c’est la définition du bonheur et la raison d’être sur cette planète.
En quoi ce troisième opus se démarque-t-il des précédents ? La dynamique de sa création a été très différente. Avant on faisait des albums avec des datesbutoirs, un temps très restreint pour les travailler, parce qu’en parallèle j’avais mes tournées, je faisais mes promos. Cette fois la toile d’écriture nous a permis davantage de choses. Je dis ce que je n’avais pas évoqué jusquelà car je me sens plus à l’aise pour parler de mes émotions. C’est un album qui reflète aussi mon multiculturalisme et qui m’a permis de délivrer des messages que j’assume parce que j’ai eu le temps de les laisser mûrir en moi.
Avec le single La fête, c’était un message d’optimisme que vous avez voulu délivrer ?
Cette chanson avait été écrite bien avant le confinement, mais il lui a apporté du sens. C’était une nécessité pour moi d’abord, j’avais besoin de revenir avec une chanson qui me permette d’entrer dans la condition de transmettre de l’amour, de la joie, d’être sincère sur scène en ayant le sourire. La fête recelait cette volonté de célébrer la vie, de combattre la tristesse qui s’installe par la force des choses avec les événements.
Dans le titre Douce guerrière, vous rendez un magnifique hommage aux femmes… J’avais gardé en tête l’idée de chanter une chanson pour les femmes. Pour essayer de faire résonner avec mes mots mon souhait que la parité soit totale dans notre société. Le premier couplet parle de ces femmes qui luttent dans la société pour y trouver une place, avec finesse et raffinement. Je me suis demandé alors si moi aussi j’avais une douce guerrière dans mon entourage. Cela m’a renvoyé aux images de mon épouse mettant au monde notre premier enfant. Et même si je sais que c’est la loi de la nature et qu’il n’y a officiellement rien d’héroïque dans tout ça, j’y ai vu du courage, de la détermination, une capacité qui me semblait divine simplement. Celle d’aller au bout d’une souffrance pour voir la lumière. C’est pour cela que j’ai dédié le deuxième couplet de cette chanson à mon épouse.
Pourquoi ce titre, Ressources ? C’était à la fois la synthèse des messages que je voulais faire passer, d’une période pendant laquelle je me suis détaché un peu de ce tourbillon magique de succès pour prendre des forces émotionnelles. Pour nourrir mon âme avec des discussions rassurantes, avec un quotidien de papa, avec mes potes qui m’ont manqué et en me ressourçant j’ai vraiment ressenti musicalement un retour aux sources. Ça a scellé vos retrouvailles avec One Republic ? Une des plus grandes chances dans ma carrière a été de pouvoir faire une chanson avec un groupe international incroyable, que j‘admire et que je suis allé voir beaucoup de fois en concert. Et cette fois-ci c’était un groupe avec lequel j’avais déjà collaboré, on n’était plus sur l’expérimentation, mais sur la volonté de se retrouver. J’en suis extrêmement fier. Tout comme d’avoir travaillé sur cet opus avec des artistes comme Indila, Jaws et Bambino. J’ai élargi ma famille artistique.
Le 9 mars 2021, à 20 h Dôme de Marseille. Tarifs : de 35 à 55 Rens. 04.91.12.21.21. www.dome.marseille.fr Le 13 mars 2021, à 20 h. Nikaïa, à Nice. Tarifs : de 35 à 55 Rens. www.nikaia.fr
Être père est ma définition du bonheur et ma raison d’être”
J’ai ressenti musicalement un retour aux sources”
Amir en tournée.