Ça tourne en boucle sur ses platines
Thierry Arnaud de Cosmic Trip, à Draguignan, a craqué pour ....
Nous nous étions tout juste remis de son double live à Paris, sorti cet été à l’occasion du Disquaire Day, que Kevin Morby nous livre ce « coucher de soleil » enregistré en très petit comité dans sa ville natale de Kansas City. Après des débuts très marqués par New-York, puis une suite inspirée par la ville de Los Angeles, le musicien se retrouve ici à mi-chemin dans le Missouri pour un album dépouillé et bucolique enregistré sur un Tascam quatre pistes, dans lequel il joue de quasiment tous les instruments avec son ami producteur Brad Cook. Mais à part la guitare acoustique présente sur tous les titres, les autres instruments se font plus discrets, utilisés par touche, comme un peintre rajoutant une couleur par-ci par-là sur sa toile. Le disque débute avec le superbe Valley, au groove très sudiste. Puis, Brother, sister, aux réminiscences d’Egyptian reggae de Jonathan Richman, puis le morceau titre, beau comme du Leonard Cohen. La plupart des compositions sont comme en suspension, l’émotion à fleur de peau, à l’image du poignant Jamie ,et de la petite pièce instrumentale suivante en forme d’oraison funèbre. À la fin de Don’t underestimate
Midwest American sun ,en prêtant bien l’oreille on entend en fond le chant du coq, symbolisant l’option campagnarde de cet album. Toutes proportions gardées, si le double Oh My God était son Blonde on Blonde, celui-ci est son John Wesley Harding, il sent bon la ruralité, la simplicité et les grandes étendues du Midwest. Il ravira les amateurs de chansons folk sans fioritures qui aiment se chauffer au bois et se ressourcer à la lumière naturelle du soleil.