Le quartier de la gare face à la délinquance
Une altercation entre une bande de jeunes et un restaurateur est le dernier avatar d’une ambiance qui se dégrade en fin de soirée. À cela s’ajoute la présence de SDF dans le quartier
Vendredi 16 octobre à 21h45, une bande de huit délinquants a pris à partie les clients d’un restaurant du quartier de la gare, en train de fumer sur le trottoir. Le restaurateur est sorti. « Ils ont craché sur la devanture et ont fait le rapport de force, dit-il. Ils ont brandi un couteau à cran d’arrêt et m’ont menacé ». Aucune blessure n’est à déplorer heureusement et la brigade anticriminalité (BAC, police nationale) a pu interpeller quatre protagonistes. Après des gardes à vue, ils ont été remis en liberté. Ce regain de tension, sur fond de trafic de stupéfiants, exaspère les commerçants du quartier. Il y a un mois et demi, une quarantaine de signataires (commerçants et riverains) ont adressé une lettre au maire, qualifiée d’appel de détresse. « La situation se dégrade et devient de plus en plus violente, écrivent-ils. En particulier après 19h quand le quartier se vide et les commerces ferment. S’ajoute la présence de neuf SDF qui sollicitent quotidiennement, voire insultent les passants. Les altercations récurrentes entre ces personnes alcoolisées ou sous l’emprise de drogues dégradent l’image de notre quartier. » « Si on ne fait rien, on va tuer ce quartier qui est l’un des plus vivants et commerçants d’Hyères, avec un esprit de village », explique Rémy Bagarry, restaurateur. La lettre reprend : « Une femme SDF en vient même à proposer des services sexuels pour de l’argent, ce qui est pourtant illégal et répréhensible. »
Lettre à Darmanin
Sur la présence de SDF, la ville déplore l’absence de texte réglementaire qui permettrait d’engager un accompagnement social. Car si les
SDF refusent d’être pris en charge dans une structure d’accueil et font le choix de la rue sans mendicité agressive, la situation est bloquée. Sans moyen de coercition, la police municipale se contente de contacts réguliers avec eux en guise de prévention. À ce sujet, le maire JeanPierre Giran a adressé mardi un courrier au ministre de l’Intérieur dans lequel il précise : « Nous vous saurions gré de nous conseiller sur les mesures à prendre ou d’entamer une réflexion pour trouver un meilleur équilibre entre le respect dû à ces personnes et la sécurité que réclament nos concitoyens. » Concernant les actes de délinquance commis par des jeunes identifiés et connus des services de police après plusieurs interpellations, il est rappelé que les suites judiciaires sont soumises à l’avis du parquet qui décide de poursuivre ou de classer sans suite. Malgré ce qu’elles peuvent mettre en place en terme opérationnel, les forces de police ne maîtrisent pas la réponse pénale. Noter que la police municipale travaille en concertation avec le comité d’intérêt local de la gare pour pouvoir patrouiller dans les parties communes des copropriétés.