La ligne de bus 70 au coeur des incidents
Une opération de contrôle de la ligne 70, qui relie Toulon, La Seyne et Six-Fours a été mise en place jeudi par la police. C’est la ligne qui pose le plus de problèmes aux agents du Réseau Mistral.
Le mois dernier, un contrôleur a été agressé sur la ligne 70. Deux de mes collègues toulonnais sont également en arrêt de travail pour les mêmes raisons », souffle un agent du Réseau Mistral chargé ce jour-là de vérifier les titres de transport à SixFours. Une situation qui rend dangereux et difficile le travail de ces hommes et de ces femmes mais qui, après une réunion avec la police nationale sur le thème de l’insécurité dans les transports en commun, a donné lieu a une opération de contrôle de la ligne qui pose le plus de problèmes… la ligne 70. Celle qui relie la gare de Toulon, La Seyne et la plage de Bonnegrâce, à Six-Fours. « On nous a fait remonter de nombreux problèmes d’incivilités, de dégradations, de défauts de titre de transport et parfois d’agressions. Le but des groupements de partenariat opérationnel (GPO), c’est d’écouter et d’intervenir rapidement. C’est pour cette raison que nous avons décidé de monter cette opération sur la ligne qui pose le plus de soucis aux contrôleurs », indique la major Marie Do Marfaing.
heures, premier contrôle
Il est presque 15 heures, l’opération se met en place, arrêt La Poste, sur l’avenue
De-Lattre-de-Tassigny. Quatre policiers nationaux, trois policiers municipaux et huit contrôleurs attendent le premier bus. Les objectifs sont simples : contrôler mais aussi marquer les esprits : la police est là, elle veille et sécurise le travail des contrôleurs... comme le voyage des usagers. Le premier bus - de la ligne 87 - arrive vite, tout est en règle, il repart. Moins de trois minutes plus tard, un second arrive, un 70, celui qui intéresse les forces de l’ordre. Il est à destination de Bonnegrâce et est très fréquenté en cette période de vacances. Alors que le contrôle de plusieurs individus sans titre valide est en cours, une opération similaire est réalisée dans le sens inverse sur un autre bus de la ligne 70. Pendant que contrôleurs et policiers, après avoir invité les contrevenants non en règle à descendre du bus, réalisent les verbalisations dans le calme (non sans quelques notes de mauvaise foi pour les usagers épinglés), la situation dégénère de l’autre côté de la route.
h , l’agression
Il n’aura fallu que sept petites minutes pour mettre en lumière le quotidien des contrôleurs. Alors qu’un homme, sans titre de transport et sans document d’identité, est invité à descendre du bus, le contrôle dégénère. S’il accepte de quitter son siège pour suivre les contrôleurs, à la vue des policiers l’homme disjoncte. Une réaction qui prend par surprise les forces de l’ordre. Coups de poing, de pied... L’individu assène deux coups à un premier policier national, au nez et à la mâchoire, puis un nouveau à un autre fonctionnaire national, à l’arcade sourcilière. Mais l’agresseur ne s’arrête pas là. Il frappe violemment un agent municipal à l’oeil droit et en blesse un second au niveau du poignet.
h , l’individu maîtrisé
L’individu est finalement maîtrisé. Bilan de l’incident : quatre blessés du côté des policiers dont deux pris en charge par les pompiers puis évacués vers l’hôpital et une interpellation, sans blessure. Une scène incroyable découlant d’une simple non-présentation de titre de transport, qui ne fait que mettre en exergue les problèmes du quotidien rencontrés par le personnel en charge du respect des règles dans les transports en commun. « Le souci, c’est que c’est très régulier ce genre de choses, s’exaspère un contrôleur. Et nous, on n’est pas armé, on n’a pas de légitimité pour interpeller. Imaginez sans la police, comment on aurait fait ? On n’a rien pour maîtriser ce type de comportement. On se retrouve simplement seul face à ce type de violence récurrente. Et pour un défaut de titre de transport, finalement ça va lui coûter plus cher qu’une simple amende. » Des opérations de contrôle qui seront régulièrement reconduites sur l’ensemble de la ligne. L’individu, lui, placé dans un premier temps en garde à vue, a été déféré hier, à 14 h, en vue d’une comparution immédiate au tribunal de Toulon pour « violences sur personnes dépositaire de l’autorité. »