La sécurité du Faron sous l’oeil des drones
Grâce aux deux appareils qu’elle vient d’acquérir, la Ville va pouvoir surveiller et prévenir les potentiels dangers naturels ou technologiques
Dans le cadre du Plan communal de sauvegarde (1), la commune s’est récemment dotée de deux drones, « qui sont particulièrement utiles, notamment parce qu’ils évitent de mettre en danger les personnels, pour aller se rendre compte d’un certain nombre de désordre sur des falaises ou dans d’autres lieux » ,a rapporté le premier adjoint Yannick Chenevard. Cinq agents habilités par la Direction générale de l’aviation civile ont en outre été formés au « pilotage » de ces appareils. Et ce « afin de pouvoir assurer des missions de sécurité pendant une gestion de crise lors d’un événement majeur, naturel ou technologique ».
« Pas de droit à l’image pour les rochers »
Les images récupérées grâce à ces appareils seront transmises au Poste de commandement communal. Et « permettront d’apporter des éléments d’analyse de la situation, afin d’engager des actions de sauvegarde des populations ». « Bien sûr, c’est intéressant ,a commenté Gilles Rebec, conseiller municipal d’opposition du groupe Toulon en commun. Mais cette utilisation de drone a déjà été évoquée en conseil d’État. Le juge des référés a estimé que l’utilisation de ces drones pouvait relever d’un traitement de données à caractère personnel. Alors s’il s’agit de surveiller les pentes du Faron pour des questions de sécurité, très bien. Mais il y a trop de risques que ces engins soient utilisés à d’autres fins. C’est pourquoi nous nous abstiendrons. » « Juste une précision juridique, est intervenu... Amaury Navaranne, du Rassemblement National. Ce jugement n’est pas un jugement sur le fond. L’affaire dont on parle a eu lieu pendant le confinement, et les drones n’étaient pas utilisés en termes de surveillance d’infrastructures, mais de surveillance de rues et d’individus. C’est sur l’identification des personnes que le juge des référés a pris sa décision. Je ne me fais pas un défenseur de la majorité, mais il est donc tout à fait possible, pour l’État comme pour les collectivités, d’utiliser ces appareils pour le sauvetage et la surveillance en milieu montagneux. » « En l’occurrence, a enchaîné le maire Hubert Falco, on va identifier des rochers dangereux. Or il n’y a pas de droit à l’image pour les rochers. On est donc totalement dans les règles. » Avant de pouvoir utiliser ces appareils, la ville de Toulon, qui se trouve sur l’espace aérien militaire de plusieurs zones qu’elle ne gère pas directement, doit procéder à quelques démarches administratives. Deux conventions vont ainsi être signées, d’une part avec le commandant de la Base d’aéronautique navale d’Hyères « pour pouvoir intervenir, dans un cadre réglementaire, à proximité des aéroports » , et d’autre part avec le préfet maritime, commandant en chef pour la Méditerranée, pour la zone le concernant. Comme annoncé, les trois élus de Toulon en commun se sont abstenus.