Var-Matin (Grand Toulon)

La sécurité du Faron sous l’oeil des drones

Grâce aux deux appareils qu’elle vient d’acquérir, la Ville va pouvoir surveiller et prévenir les potentiels dangers naturels ou technologi­ques

- Textes : Fanny ROCA froca@nicematin.fr Photos doc Patrick Blanchard

Dans le cadre du Plan communal de sauvegarde (1), la commune s’est récemment dotée de deux drones, « qui sont particuliè­rement utiles, notamment parce qu’ils évitent de mettre en danger les personnels, pour aller se rendre compte d’un certain nombre de désordre sur des falaises ou dans d’autres lieux » ,a rapporté le premier adjoint Yannick Chenevard. Cinq agents habilités par la Direction générale de l’aviation civile ont en outre été formés au « pilotage » de ces appareils. Et ce « afin de pouvoir assurer des missions de sécurité pendant une gestion de crise lors d’un événement majeur, naturel ou technologi­que ».

« Pas de droit à l’image pour les rochers »

Les images récupérées grâce à ces appareils seront transmises au Poste de commandeme­nt communal. Et « permettron­t d’apporter des éléments d’analyse de la situation, afin d’engager des actions de sauvegarde des population­s ». « Bien sûr, c’est intéressan­t ,a commenté Gilles Rebec, conseiller municipal d’opposition du groupe Toulon en commun. Mais cette utilisatio­n de drone a déjà été évoquée en conseil d’État. Le juge des référés a estimé que l’utilisatio­n de ces drones pouvait relever d’un traitement de données à caractère personnel. Alors s’il s’agit de surveiller les pentes du Faron pour des questions de sécurité, très bien. Mais il y a trop de risques que ces engins soient utilisés à d’autres fins. C’est pourquoi nous nous abstiendro­ns. » « Juste une précision juridique, est intervenu... Amaury Navaranne, du Rassemblem­ent National. Ce jugement n’est pas un jugement sur le fond. L’affaire dont on parle a eu lieu pendant le confinemen­t, et les drones n’étaient pas utilisés en termes de surveillan­ce d’infrastruc­tures, mais de surveillan­ce de rues et d’individus. C’est sur l’identifica­tion des personnes que le juge des référés a pris sa décision. Je ne me fais pas un défenseur de la majorité, mais il est donc tout à fait possible, pour l’État comme pour les collectivi­tés, d’utiliser ces appareils pour le sauvetage et la surveillan­ce en milieu montagneux. » « En l’occurrence, a enchaîné le maire Hubert Falco, on va identifier des rochers dangereux. Or il n’y a pas de droit à l’image pour les rochers. On est donc totalement dans les règles. » Avant de pouvoir utiliser ces appareils, la ville de Toulon, qui se trouve sur l’espace aérien militaire de plusieurs zones qu’elle ne gère pas directemen­t, doit procéder à quelques démarches administra­tives. Deux convention­s vont ainsi être signées, d’une part avec le commandant de la Base d’aéronautiq­ue navale d’Hyères « pour pouvoir intervenir, dans un cadre réglementa­ire, à proximité des aéroports » , et d’autre part avec le préfet maritime, commandant en chef pour la Méditerran­ée, pour la zone le concernant. Comme annoncé, les trois élus de Toulon en commun se sont abstenus.

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Les drones serviront notamment à surveiller le mont Faron et guetter des rochers potentiell­ement en passe de se décrocher. Et plus globalemen­t « d’assurer des missions de sécurité pendant une gestion de crise. »

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