Silvia Baron Supervielle, écrivaine de l’abstraction
Suite à un colloque de deux jours à l’université de Toulon autour de son oeuvre, l’écrivaine franco-argentine Silvia Baron Supervielle a continué son séjour varois à la librairie Mille Paresses pour la signature de ses deux derniers ouvrages. En marge est un recueil de la plupart de ses poésies avec quelques inédits et Le Regard inconnu, un livre « abstrait »... «J’ai toujours aimé la peinture abstraite, expliquait Silvia Baron Supervielle, pourquoi n’y aurait-il pas d’écriture abstraite ? Dans ce texte, je sors du genre pour créer un autre espace. Il interroge sur l’identité. Qui est-on réellement ? Sans miroir, sans le regard des autres, qui sommes nous ? C’est pourquoi le personnage est indéfinissable et flou. C’est à la fois l’acteur principal, un fantôme et une forme qui se métamorphose. Et qui se sent observé, une sensation subtile et la raison du titre, Le Regard inconnu .»
« Les mots ont leur accent »
Silvia Baron Supervielle est l’auteure d’une trentaine d’ouvrages (poèmes, romans, récits et essais). Son oeuvre fut récompensée par le Prix de littérature francophone Jean Arp 2012. Elle traduit aussi, en espagnol. Traductrice de l’oeuvre de Marguerite Yourcenar, elle témoignait : « Les mots ont leur accent et leur ambiance, j’aime trouver leurs équivalents dans une autre langue et traduire l’auteur à travers le texte. La traduction crée une langue, tout comme la poésie. Quand j’ai commencé à écrire mes poèmes en français, je n’ai pas eu l’impression de changer de langue mais d’en inventer une nouvelle. Une nouvelle expression, avec des blancs et des silences, une chose qui vole un peu...»