Var-Matin (Grand Toulon)

TEXTE ET PHOTOS FRANÇOIS BAILLE

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C’est une belle histoire qui est proposée au Centre d’art de Châteauver­t. Une rencontre entre une femme et la nature. Chacune s’exprime dans sa langue maternelle. Marinette Cueco se raconte à travers les végétaux qu’elle croise durant ses grandes balades pour en faire des oeuvres uniques. Née en 1934 en Corrèze, l’artiste a toujours profité de la générosité de la forêt. Ses outils principaux : de bons yeux et un sens de l’observatio­n très pointu. Pour le reste, son imaginatio­n vagabonde le long du chemin entouré d’humidité et de rayons de lumière. C’est elle qui se connecte à la vie pour en retranscri­re l’essence même de la sérénité. Depuis les années 1970, son travail sculptural est fait d’arbustes, d’écorces d’arbres, de longues tiges, de joncs, de mousses des bois, d’ardoises mais aussi de minéraux. Tout cet assemblage d’idées donne, au final, des créations sensuelles et poétiques. La finesse du style découle d’une patience où le temps ne compte pas. Entre ses mains habiles, on joue du crochet, on tricote, on tresse, on tisse à l’infini… « Ce que je fais résulte plutôt d’une manière d’être que d’un apprentiss­age, précise Marinette. Ma relation avec la nature vient de mon enfance à la campagne et de mon intimité avec les minéraux et les végétaux. Les gestes les plus simples, les plus primitifs, sans autre outil que la main, sont très efficaces dans la recherche des formes nouvelles ». L’exposition, Pierres, Ardoises, Entrelacs nous amène en plein air, là où la campagne sent bon la rosée du matin. Un art abstrait essentiell­ement fabriqué à base de jonc dans des tons uniformes ressemblan­t à la couleur de la terre. On y voit des messages écologique­s qui laissent la pensée s’évader devant autant de richesses. Seulement une quinzaine d’oeuvres sont à découvrir par le public. Marinette Cueco a l’âme d’une minimalist­e. Tout est soigneusem­ent coordonné dans les moindres détails. L’écriture de ses oeuvres est un livre ouvert en hommage à la nature. Des doigts de fée qui illuminent un environnem­ent trop souvent fragilisé…

Centre d’art. Chemin de la Réparade. Châteauver­t. Ouvert le mercredi, samedi et dimanche de 14 h à 18 h. Plein tarif, 3 ; réduit, 1,50 ; gratuit pour les moins de six ans. Rens. 07.81.02.04.66.

Ma relation avec la nature vient de mon enfance à la campagne”

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