Var-Matin (Grand Toulon)

Procès Charlie : « je n’ai rien à voir » avec les attentats

Présenté comme un mentor des frères Kouachi, Peter Cherif, l’instigateu­r de l’attaque contre Charlie Hebdo, était appelé à témoigner hier à Paris. Mais il a refusé de s’exprimer

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Le vétéran du djihad Peter Cherif, entendu comme témoin par visioconfé­rence par la cour d’assises spéciale de Paris, a assuré, hier, n’avoir « rien àvoir» avec les attentats de janvier 2015, avant de se murer dans le silence face aux questions de la cour. « On m’a forcé à venir témoigner aujourd’hui sur une affaire pour laquelle je n’ai rien à voir », a déclaré Peter Cherif, masque sur le visage, pull bleu clair et bras croisés, après une série de bénédictio­ns en arabe suivies de réflexions d’ordre religieux.

« Je ne vais plus répondre à une seule question »

« Je n’appelle pas au crime, mais j’appelle tous les hommes à ouvrir les yeux sur la réalité de Dieu. C’est la seule chose que je vais vous dire aujourd’hui », a poursuivi ce proche des frères Kouachi, présenté comme un possible commandita­ire des attentats et mis en examen dans un volet disjoint de l’enquête. « Je n’ai pas cette attitude et ce comporteme­nt dans le but de provoquer, de choquer », a assuré le trentenair­e, avant de conclure, d’un ton défiant : «A partir de maintenant, je ne vais plus répondre à une seule question. »

Audition impossible

Tour à tour, le président de la cour Régis de Jorna et les avocats ont essayé de l’interroger sur les faits dont il est soupçonné mais Peter Cherif s’est muré dans le silence, se mettant à lire ostensible­ment un livre. Après vingt minutes infructueu­ses, la cour a décidé de mettre fin à l’audition. Le témoignage très attendu de Peter Cherif était initialeme­nt prévu le 24 septembre, mais avait été reporté à la suite du malaise de l’un des accusés. Reprogramm­é hier en milieu de matinée, il a été repoussé à plusieurs reprises en raison de l’attitude du témoin. Actuelleme­nt incarcéré en région parisienne, après avoir été mis en examen dans un volet disjoint de l’enquête sur les attentats de janvier 2015, Peter Cherif avait fait savoir ces derniers jours à l’administra­tion pénitentia­ire qu’il refusait de se rendre à la visioconfé­rence. Présenté comme un possible commandita­ire de la tuerie de Charlie Hebdo, Peter Cherif avait été arrêté en décembre 2018 à Djibouti avec sa femme et leurs deux enfants et placé en détention dans l’attente de son procès pour associatio­n de malfaiteur­s terroriste­s. Peter Cherif partageait avec les frères Saïd et Chérif Kouachi le même mentor, Farid Benyettou, ancien prédicateu­r de la « filière des Buttes-Chaumont », qui acheminait des djihadiste­s vers l’Irak.

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(Photo AFP) À l’aéroport de Djibouti le  décembre , Peter Cherif est extradé vers la France.

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