La tête à l’endroit
A défaut d’avoir brillé face à de valeureux Castrais, les jeunes Toulonnais ont fait le job et se sont replacés sur une dynamique positive. La page « Challenge Cup » est bien tournée
Rebond attendu à Toulon, réaction exigée à Castres. Quinze joueurs absents chez les Rouge et Noir, treize rentrants au CO… Dit comme ça, le match du soir pouvait réserver quelques surprises et pas forcément de bonnes pour les Toulonnais. Mais la réalité du moment a prévalu hier soir, et les doublures toulonnaises se sont finalement acquittées de leur tâche en dominant assez logiquement 19-6 une équipe tarnaise marquée par la Covid et encore convalescente. Tout n’a pas particulièrement bien commencé pour les Rouge et Noir. Pas vraiment surpris par l’engagement total des Castrais, mais au moins gênés par leur propension à s’accrocher partout et à casser le rythme, les hommes de Patrice Collazo ont longtemps buté sur la défense très agressive des Tarnais. Ces derniers, qui avaient ouvert la marque de loin, semblaient fermement décidés à ne rien lâcher. Et ils ne cédaient effectivement pas devant les assauts répétés mais quelque peu désordonnés de la ligne de troisquarts toulonnaise, jusqu’à ce que Babillot ne soit logiquement averti pour une faute grossière sur Parisse.
Poussée de fièvre castraise
A défaut de franchir la ligne tarnaise pendant leur supériorité numérique, les Rouge et Noir en profitaient au moins pour capitaliser un peu et reprendre le score grâce à deux pénalités réussies par Louis Carbonel (63, 20e). Mais cela avait le don de survolter leurs adversaires qui répondaient du tac au tac en poussant à leur tour la défense toulonnaise dans ses retranchements. Heureusement, elle ne craquait pas sous la poussée de fièvre castraise et se dégageait finalement sur un sauvetage de Louis Carbonel en bout de ligne (22e). C’est à partir de là et de là seulement que le RCT commença à dominer vraiment. Mais il avait beau multiplier les attaques, au près ou au large, le CO, toujours bien en place défensivement préservait encore ses arrières. Louis Carbonel, essaya alors de changer de méthode en jouant par-dessus la défense bleue. Mais par deux fois, ses bonnes inspirations n’étaient pas récompensées et c’est même Urdapilleta qui héritait du dernier ballon de cette première période pour essayer d’égaliser au pied malgré une position très excentrée. Manqué, heureusement, ce qui permettait quand même au RCT de rentrer aux vestiaires nantis d’un petit avantage. Mauricio Reggiardo ayant commencé à coacher dès la demi-heure de jeu, on pouvait se demander si les Castrais allaient tenir le coup physiquement jusqu’au bout. Mais le début de deuxième période, encore très partagé n’apportait pas encore de réponse.
Cordin amène la lumière
Dans le doute, Louis Carbonel tentait même une pénalité de 50 mètres pour donner un peu d’air aux siens (9-3, 48e), ce qui n’avait rien de farfelu à ce moment car le duel devenait de plus en plus crispant. Les minutes passant, le RCT semblait de plus en plus maître du jeu, mais une nouvelle pénalité de Carbonel était annulée par une autre d’Urdapilleta (12-6, 54e), ce qui ne laissait guère de marge aux Varois. C’est là qu’enfin, la lumière arriva sous la forme d’une relance parfaite de Cordin. Celui-ci lancé comme une balle, servait parfaitement Ikpefan sur l’aile droite et le Haut-Savoyard retrouvait Paia’aua à l’intérieur après avoir fixé son défenseur. L’Australien n’avait plus qu’à filer entre les poteaux et assommer, enfin, les hommes de Reggiardo (19-6, 59). Rory Kockott qui venait de manquer une pénalité de 55 m cédait alors sa place et le RCT n’avait plus qu’à finir le travail. Ce qu’il réalisait sans panache, mais avec le minimum de sérieux requis pour contenir parfaitement les derniers assauts d’une équipe tarnaise à cours de carburant et à bout de souffle.