La fronde du peloton
Le peloton du Giro de mauvaise humeur : une manifestation des coureurs a entraîné une diminution drastique de la 19e étape, raccourcie de quelque 134 km et gagnée finalement par le Tchèque Josef Cerny, hier à Asti. Le mouvement de protestation était étayé par la longueur prévue de l’étape 258 km à deux jours de l’arrivée à Milan - et la fatigue des journées précédentes. Le directeur du Tour d’Italie Mauro Vegni, contraint d’accepter de modifier le parcours, a trouvé à la hâte une solution de repli. L’étape, ramenée à 124 km, est repartie d’Abbiategrasso, au nord de Milan, que les coureurs ont rejoint dans les bus de leurs équipes respectives.
Le directeur du Giro furieux
« Je suis désolé, je n’ai reçu aucune proposition de coureur ou d’association, ni hier soir (jeudi) ni ce matin (hier) » ,a tempêté Vegni, furieux de la situation et de l’image chaotique donnée par le Giro. Marc Madiot, le patron de l’équipe Groupama-FDJ, a lui fustigé le comportement du peloron : «Quand on s’engage sur un tour de trois semaines, on sait qu’on va rencontrer la fatigue. Si on ne l’accepte pas, on change de métier», a cinglé au micro de la chaîne L’Equipe le dirigeant français. Le raccourcissement de l’étape s’est avéré sans conséquence pour le Français Arnaud Démare, dont le rival pour le maillot cyclamen du classement par points, le Slovaque Peter Sagan, a capitulé. Après avoir fait rouler son équipe derrière l’échappée, Sagan a arrêté les frais à une soixantaine de kilomètres de l’arrivée. Pour le gain de l’étape, Cerny (CCC) a distancé ses derniers compagnons à 23 km de l’arrivée et a livré un contre-lamontre jusqu’au bout pour s’imposer. Le peloton a rallié l’arrivée à près de 12 minutes, à la veille de la dernière étape de montagne que le porteur du maillot rose, le Néerlandais Wilco Kelderman, abordera avec une mince avance sur son coéquipier australien Jai Hindley (12’’) et le Britannique Tao Geoghegan Hart (15’’). Le parcours, modifié après l’interdiction de passage des autorités françaises pour cause de covid-19 et donc la suppression des principaux cols prévus (Agnel, Izoard), comportera la triple ascension de Sestriere, par deux versants différents.