Elle soutire 9000 € à une vieille dame et les claque au bar-tabac
Une quinquagénaire a été condamnée à une peine de prison avec sursis, et à rembourser plus de 9 000 euros à la personne âgée qu’elle a escroquée
Je ne sais pas comment je vais faire pour rembourser… », répond cette petite femme, interrogée à la barre du tribunal correctionnel de Toulon. Une jambe lui fait mal et l’empêche désormais de travailler. Âgée de 56 ans, elle habite à La Seyne-sur-Mer. Il y a deux ans, cette quinquagénaire était employée pour l’entretien des parties communes dans une résidence à Toulon. Elle s’était liée à une vieille dame qui habitait là. La confiance aura été telle que la victime avait confié l’une ou l’autre de ses deux cartes bancaires à la femme de ménage. Elle devait lui rendre service en effectuant quelques courses.
« Dans les méandres des civettes »
Mais pas seulement. La Seynoise a rapidement pris l’habitude d’utiliser ces moyens de paiement pour acheter son tabac et des tickets de jeu à gratter. En à peine plus d’un mois, 9 085,20 euros ont ainsi été « dépensés dans les méandres des civettes », observe le procureur. « Vous n’avez jamais gagné ? », demande la présidente du tribunal. « Non… »
C’est la fille de la victime qui a découvert le pot aux roses. Le compte bancaire de sa mère a fondu de plus de 4 000 euros entre le 13 août et le 26 septembre 2018. Celui que la personne âgée partageait avec son défunt mari a été délesté de presque 5 000 euros dans le même laps de temps. La prévenue poursuivie pour « escroquerie » grattait des « Cash » et remplissait des grilles de « Amigo », reconnait-elle.
Trois cents euros de préjudice moral
« “L’emprunt” de la carte bancaire a été prolifique, déplore le procureur. Elle a fait des achats dans des barstabacs mais aussi dans des boutiques de vêtements. Ce ne sont pas des produits de nécessité et on n’a pas l’ombre du début d’un remboursement .» Et de requérir une peine de quatre mois de prison avec sursis. Une proposition suivie à la lettre par la juridiction. La Seynoise est aussi condamnée à rembourser le total des sommes dépensées, auquel le tribunal a ajouté 300 euros au titre du préjudice moral.