Var-Matin (Grand Toulon)

Trump peut-il gagner ? Amelia:

« Il peut être réélu... et ça fait vraiment peur »

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« Il y a quatre ans, j’avais réuni des amis chez moi pour fêter la victoire d’Hillary. On a bu... mais pour oublier. » La douche froide façon Trump, Amelia connaît. Et on ne l’y reprendra pas deux fois. Âgée de 30 ans, cette Franco-Américaine vit la campagne électorale à Durham, en Caroline du Nord. À 7 000 kilomètres de Juan-lesPins et Nice, où vit sa famille française. Doctorante, scientifiq­ue, elle n’est pas férue de politique. Mais elle se passionne pour les élections quand une femme brigue la présidence des États-Unis. Ou quand Donald Trump risque d’enchaîner sur un second mandat.

Vers « l’apaisement »

« Malheureus­ement, je crois qu’il peut gagner. On n’espère pas. Je pense que ça va être difficile. » C’est entendu, Amelia vote Biden. Et ce, dès à présent : certains bureaux de vote sont déjà ouverts. Les sondages devraient la rassurer. « Mais c’est un peu difficile de comprendre ce qui se passe aux États-Unis. Sur Facebook, l’algorithme montre les amis qui pensent comme nous, ce qui va dans le sens de nos opinions. » Des pro-Trump, il y en a des légions. Amelia l’a bien vu à ces « petits panneaux TrumpPence dans des jardins, dans le Maine. Ça dépend des villes et des États. Chez nous, ils mettent Biden-Harris. Mais dans le Sud, le reste de l’État est acquis à Trump. » Amelia est une jeune femme cultivée, voyageuse, ouverte d’esprit. Pour elle et son entourage, le président actuel apparaît « stupide. On pense qu’il n’a même pas de programme ». La perspectiv­e d’en prendre pour quatre années supplément­aires ? « Ça fait vraiment peur. Il a perdu beaucoup de points à cause de la violence aux États-Unis. Et la façon dont il a géré le coronaviru­s est horrible. » Parlons-en, de la Covid. L’épisode « Trump positif » laisse la Franco-Américaine pantoise. « C’est effrayant de voir qu’il a été hospitalis­é plusieurs jours malgré le meilleur traitement au monde. Et qu’il prétend encore que ce n’est rien, ou que ça l’a rendu plus fort. » L’effet secondaire dont elle ne se plaindra pas : «Ilse retrouve encore plus loin derrière dans les sondages ! » Oh, non pas qu’Amelia soit une inconditio­nnelle de Joe Biden. Un candidat « vieux, hyper vieux. Il n’est pas charismati­que ». Pas un orateur comme Obama, of course. Mais un homme avec «de bonnes idées », « beaucoup d’empathie », capable de ramener de « l’apaisement » dans un pays à cran.

« Vieux mâles dominants »

Féministe, Amelia aurait préféré voir Kamala Harris tenir le premier rôle. Elle doit se résoudre à voir deux vieux mâles dominants en finale. « Je crois que les Etats--Unis ne sont pas prêts pour avoir une femme présidente. Cette société reste assez sexiste. » Pour la Franco-Américaine, l’urgence est ailleurs. Priorité absolue : faire barrage à « Trump 2 ». Un Trump qui « risque de contester le résultat s’il ne gagne pas ». Voilà pourquoi, cette fois-ci, Amelia ne se contente pas de voter en personne. Elle va « proposer [s] on aide pour accompagne­r les électeurs », et pallier ainsi la défection de personnes âgées qui craignent la Covid. Le 3 novembre, Amelia n’organisera pas de soirée électorale. Mais au final, elle « pense que Biden va gagner ».

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(Photo DR)

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