Var-Matin (Grand Toulon)

Kevin Little : « Qu’on l’aime ou pas, Trump a été élu président »

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Deux fois affecté à la flottille 17F de l’aéronavale française, le capitaine de vaisseau Kevin Little est sans doute le plus français des pilotes de chasse américains. Aujourd’hui retraité de l’US Navy, il a d’ailleurs choisi de rester vivre de ce côté-ci de l’Atlantique avec son épouse française. Sans pour autant tourner le dos à son pays. Ni oublier son devoir de citoyen. Ainsi, Kevin Little, qui préside l’associatio­n France - États-Unis à Toulon, n’a pas attendu le 3 novembre prochain pour voter. « Je l’ai fait le 23 septembre en Floride, mais par correspond­ance. » Un mode de scrutin montré du doigt par Donald Trump qui y voit un moyen de fraude au bénéfice du candidat démocrate. Des accusation­s que Kevin Little balaie d’un revers de main. « Tous les soldats américains, souvent déployés à l’étranger, votent par correspond­ance. C’est la routine pour nous et il est très facile de contrôler le vote », lâche l’ancien militaire. N’y voyez surtout pas une attaque contre Donald Trump. « Qu’on l’aime ou pas, il a été élu président des ÉtatsUnis. Je respecte le président. » Point. Mais à moins de deux semaines du scrutin, Kevin Little se montre plus critique avec le candidat Trump. « Mal à l’aise avec la manière dont se déroule la campagne », l’ancien pilote de chasse déclare : « Je n’aime pas sa façon d’insulter les gens, les militaires notamment. Comment quelqu’un qui n’a jamais servi son pays peut insulter les vétérans, y compris John McCain, héros de la guerre du Vietnam ? »

La haine des hommes politiques traditionn­els

Plusieurs fois en poste à l’étranger au cours de sa carrière militaire, Kevin Little revendique une certaine expérience de la marche du monde. « Entendre Trump dire que les États-Unis peuvent faire tout ce qu’ils veulent parce qu’ils sont les plus beaux, les plus grands, les plus forts me désole. Mais il flatte nombre d’Américains qui ne sont jamais sortis de leur petite ville de l’Alabama ou d’ailleurs et qui ont la haine des hommes politiques traditionn­els, considérés comme trop politiquem­ent corrects, ce qui leur vaut d’être taxés d’antiaméric­anisme. » Une catégorie dans laquelle il range Joe Biden. « Un démocrate, centriste comme l’étaient finalement Clinton ou Obama. Quelqu’un qui s’entend avec l’autre camp, qui serait donc capable de mener une politique plus apaisée en interne avec le congrès, comme au niveau internatio­nal. » Certains y verront peut-être une intention de vote. Kevin Little brouille aussitôt les pistes. Bien décidé à préserver le secret de son bulletin, il met aussitôt en avant « la belle santé de la bourse sous Trump. » Et se pose la question : « À moins de 10 jours du vote, lui reste-t-il assez de magie, de charisme pour être réélu ? »

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(Photo DR)

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