Dave : « Beaucoup d’Américains n’aiment pas le changement »
« On est dégoûtés ! » Dave Ashton n’en finit plus de déchanter. Treize ans après avoir quitté l’Arizona, cet Américain âgé de 49 ans suit depuis Mougins ce nouveau round électoral made in USA. Avec un goût encore plus amer qu’en 2016. « On se disait : ça serait catastrophique si Trump gagnait. Mais on n’imaginait pas que quelqu’un d’aussi bête et brut puisse être élu par une nation aussi vaste et diverse. C’est une blague, ce mec ! », s’exclame Dave. Pourtant, nombre de ses compatriotes ont voté Trump. Jusque dans sa propre famille, de tradition religieuse et pro-républicains. Lui-même vote démocrates depuis une quinzaine d’années. Mais il admet que la catastrophe annoncée n’a pas eu lieu. « Le pays ne s’est pas écroulé sous sa présidence », reconnaît Dave Ashton. Pour tout dire, il pense « que le président n’a pas tant de pouvoir que cela ». Qu’il tient davantage lieu de « figure head » ,de figure de proue, de vitrine en quelque sorte. Certes, celle-ci n’est guère engageante, dit Dave dans des termes moins élégants. « Mais ça ne change pas le fait que les EtatsUnis restent un beau pays ».
Trump, ce « guignol »
Aux yeux de Dave, davantage que la « figure head », ce sont les États qui influent sur la vie sociale voire économique des Américains. Trump, « même si c’est un guignol », peut afficher selon lui un bilan économique honorable. Au moins jusqu’à la crise de la Covid-19, dont « il n’est pas responsable. On pourra dire que sa réaction était incorrecte, que ça a coûté des vies. Mais je ne pense pas qu’il aurait pu changer la situation tant que cela ». Quoi qu’il en soit, Dave Ashton vote Biden. Parce qu’il a « envie que Biden gagne ». Problème : Dave voit bien que l’ancien vice-président de Barack Obama « n’est plus comme avant. Il est un peu lent, a l’air de s’affaiblir de jour en jour. ». Voilà pourquoi cet Américain expatrié est « un peu dépité ». Il préfèrerait la « modernité » de Kamala Harris pour incarner la fameuse « figure head ». Alors ? Trump va-t-il repasser ? Cette fois-ci, Dave Ashton se prépare à ce scénario. «Jenevaispas être aussi naïf qu’il y a quatre ans. Une grande majorité d’Américains n’aime pas le changement. » Dans tous les cas, il faudra passer ce cap électoral, périlleux, pénible, qui divise les Américains en deux camps. Dave, le Mouginois d’adoption, regarde avec envie le processus électoral français, si critiqué de par chez nous, mais bien plus ouvert : « Je suis sûr que votre système en France est meilleur. »