« Les bars se mettent à faire du snacking ! »
Au coup dur économique attendu s’ajoutent, pour Julien Bergeaud, patron du Chrisfanny à Cogolin, les sentiments de colère et d’injustice. Pas moins. Hier matin, ce gérant n’a pas rouvert son commerce, observant ainsi les mesures annoncées. Quel n’a pas été son étonnement lorsqu’après avoir fait un tour en ville, il s’aperçoit que des bars ont déjà ouvert leurs portes au public, à l’heure du petit-déjeuner. « C’est une honte ! Il y a des établissements qui ne font jamais à manger et qui là, tout à coup, se mettent à faire soidisant du snacking pour pouvoir ouvrir quand même. J’y ai vu certains de mes clients ! », raconte-t-il outré.
« Je suis allé voir les gendarmes »
« Avec le café, ils mettent un bout de croissant et avec l’apéritif un morceau de charcuterie. Ils n’ont même pas de cuisine ! Si c’est comme cela, moi je aussi je pourrais le faire. ». Cette « astuce », Julien a choisi de ne pas en profiter, malgré la mention « snacking » sur son bail commercial. « J’en ai jamais fait et, à un moment donné, il faut respecter la crise sanitaire et faire ce qu’on nous dit de faire. » En tant que bar PMU, l’exploitant pourrait également ouvrir sous cette classification. « Je touche 2,5 % par jeu. Cela ne rapporte pas assez. Ou alors, il faut que les gens jouent vraiment beaucoup. Je préfère rester fermé » Les restaurateurs sont également dans sa ligne de mire. « Ils ouvrent dès le matin ! Ça veut dire qu’ils pourraient ouvrir de 6 h à 21 h. Ne me dites pas qu’on va au resto à 8 h ! »
Ce patron réclame davantage de clarté de la part des pouvoirs publics et des institutions. « Il faudrait peutêtre se baser sur l’activité principale des établissements. Je suis allé voir les gendarmes avec un autre patron de bar. Ils nous ont dit qu’ils attendaient le décret pour ensuite intervenir au besoin. Peut-être qu’ils vont faire fermer les établissements n’ayant pas de cuisine ? »