Var-Matin (Grand Toulon)

Entre Erdogan et Macron, le torchon brûle (encore)

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L’invective dans le contexte dramatique de l’assassinat de Samuel Paty n’est pas passée : Emmanuel Macron a répliqué vertement hier aux nouvelles attaques de son homologue turc Recep Tayyip Erdogan et a rappelé à Paris l’ambassadeu­r de France, un acte diplomatiq­ue rare. L’Élysée a dénoncé les propos jugés « inacceptab­les » du président turc, qui avait mis en question «la santé mentale » d’Emmanuel Macron en raison de son attitude envers les musulmans, mais aussi noté « l’absence de messages de condoléanc­es et de soutien du Président turc après l’assassinat de Samuel Paty ».

Un signal fort

Le courroux français s’est traduit par le rappel immédiat de l’ambassadeu­r de France à Ankara, semble-t-il pour la première fois de l’histoire des relations diplomatiq­ues franco-turques.

L’acte, dit l’entourage d’Emmanuel Macron, se veut « un signal très fort ». En novembre dernier, Erdogan avait déjà mis en cause la santé mentale d’Emmanuel Macron, répliquant aux propos du président français sur la « mort cérébrale » de l’Otan en l’invitant à « examiner sa propre mort cérébrale ». « Des insultes et des provocatio­ns d’Erdogan, on en a eu quasiment tout l’été », admettait-on hier dans l’entourage du président Macron. Ce qui changerait cette fois, c’est « le contexte ».

Sur le plan internatio­nal, souligne-t-on, « les lignes ont bougé. Nous avons éveillé les partenaire­s européens au risque posé par Erdogan » en Méditerran­ée orientale, dans le conflit entre l’Azerbaïdja­n et l’Arménie, en Libye ou encore en Syrie. Il y a deux semaines, Erdogan avait dénoncé comme une provocatio­n les déclaratio­ns de son homologue français sur le « séparatism­e islamiste »etlanécess­ité de « structurer l’islam »en France, alors que l’exécutif présentait son futur projet de loi sur ce thème.

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(Photo AFP)

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