EOS : la radiographie de demain gagne du terrain À la une
Le système EOS permet une analyse biomécanique qui aide à mieux appréhender les douleurs musculosquelettiques et guider une réponse globale
La technique, inspirée des travaux de Georges Charpak, prix Nobel de physique en 1992, est jeune mais elle fait de plus en plus d’émules parmi les radiologues. Son nom : EOS. Un système d’imagerie médicale qui permet l’acquisition simultanée de deux images radiographiques, face et profil, en limitant la dose de rayons X. Radiologue au sein du groupe Riviera Imagerie Médicale à Cagnes-sur-Mer (A.M.)
(1) qui vient de s’équiper de la technique, le Dr Thomas Benzaken en précise les avantages. « La particularité de la technologie EOS réside dans l’obtention d’images radios numériques du corps entier, associée à un faible taux d’irradiation - les doses sont inférieures de 50 à 80 % aux doses habituelles - et à une modélisation du squelette en 3D à partir des images. En visualisant ainsi la totalité du squelette axial (bassin, rachis, membres inférieurs) en charge, on a un aperçu global, et on peut proposer un traitement conséquent. Un exemple : en cas de lombalgie, souvent, les patients compensent, d’où un déséquilibre articulaire et musculaire. En traitant simplement la discopathie ou la hernie discale, sans corriger le problème d’équilibre global tel qu’il est mis en évidence grâce à l’EOS, on ne sera que partiellement efficace sur les douleurs. » Un système donc parfaitement adapté au diagnostic de plusieurs pathologies ostéo-articulaires : douleurs lombaires et articulaires, ostéoporose, arthrose, ou encore scoliose. Une pathologie dont souffre
Léa, 15 ans, que le Dr Benzaken prend en charge le jour où nous le rencontrons. L’adolescente porte en permanence un corset destiné à traiter les déformations de sa colonne vertébrale. Pour évaluer l’efficacité de cet appareillage, elle est amenée à passer régulièrement des radiographies : «Le faible taux d’irradiation d’EOS constitue un avantage majeur lorsqu’il s’agit de jeunes patients, en pleine croissance, dont la pathologie exige un contrôle radiologique régulier. » C’est la première fois que Léa se retrouve face à EOS. Pas de quoi la déstabiliser. « Ça n’a pas duré très longtemps », confie-t-elle dans un sourire en se rhabillant. Effectivement le temps d’acquisition des images est limité à 20 secondes, et trois minutes après être rentrée dans la pièce dédiée, Léa en est déjà sortie. Mais elle devra patienter avec son père dans la salle d’attente avant d’obtenir les résultats. « Le système extrait des données personnalisées pour chaque patient, que nous allons ensuite posttraiter et analyser. » Une autre particularité de ce système mise à profit pour préparer des interventions chirurgicales.
« EOS permet de réaliser des planifications préopératoires, en fournissant des mesures précises des longueurs et des angles au niveau des membres inférieurs en particulier. Ce qui permet aux chirurgiens, le cas échéant, d’adapter à la fois le matériel et la prothèse », complète le Dr Benzaken, avant de rappeler : « EOS ne remplace pas un examen scanner ou IRM, seuls examens capables de fournir des informations très précises sur une lésion, comme une hernie discale, mais il vient en complément dans le cadre d’une approche globale et personnalisée. »
1. La structure qui regroupe 23 radiologues est partenaire de l’institut Arnault Tzanck, du pôle Santé Saint-Jean et de plusieurs cabinets de ville de Nice à Cagnes-surMer. 2. Outre le groupe Riviera Imagerie Médicale à Cagnessur-Mer, le système d’imagerie EOS est également accessible à l’IEM Rossetti à Nice, à la clinique Oxford à
Cannes et au Centre d’Imagerie Médicale Toulon-Hyères Littoral.