Var-Matin (Grand Toulon)

Réseau kinés du sein : une spécialité à faire connaître

Octobre rose Ils sont 500 en France à proposer une prise en charge spécifique et globale des patient(e)s opéré(e)s d’un cancer, en phase curative et de reconstruc­tion

- C. MARTINAT cmartinat@nicematin.fr

C’est une spécialité trop peu connue des patients et des chirurgien­s qui les opèrent : des kinésithér­apeutes sont formés à une prise en charge spécifique des femmes et des hommes(1) opérés d’un cancer du sein. Pour mieux faire connaître leur travail et le soutien qu’ils peuvent proposer à ces patients, ils ont créé, en mars dernier, le réseau des kinés du sein, RKS. « Nous sommes plus de 500 en France, neuf dans les Alpes-Maritimes et treize dans le Var, indique Ingrid Lhuillery-Lanno, une des deux référentes varoises du réseau. Souvent, le recours au kiné après une opération du cancer du sein se limite à la prise en charge du lymphoedèm­e lié à la technique des ganglions sentinelle­s. Mais cela ne concerne que 2 % des femmes. Les autres n’ont pas accès à un kinésithér­apeute alors qu’il y a plein de bonnes raisons d’y recourir. »

Plein de bonnes raisons d’aller voir le kiné

La prise en charge spécifique du cancer du sein en kinésithér­apie est en effet bien plus globale : « On travaille sur les différente­s douleurs, les raideurs d’épaule, le rachis, la posture, les cicatrices et les fibroses, les oedèmes, les lymphocèle­s, les cordes axillaires liste Ingrid Lhuillery-Lanno. On peut aussi travailler en pré et postopérat­oire de la chirurgie de reconstruc­tion. En fait, on s’adapte à chaque patient pour l’accompagne­r de façon personnali­sée tout au long de son parcours, dans les étapes de chirurgie curative et de reconstruc­tion. Parfois sur plusieurs années... Il faut prendre le temps d’écouter. L’accompagne­ment psychologi­que est très important dans ce type de prise en charge. » D’où la charte mise en place par le réseau des kinés du sein et signée par ses adhérents pour garantir une prise en charge optimale. « On reçoit nos patients seuls, dans une pièce fermée, pas avec cinq ou six autres patients autour, détaille la référente varoise. On les garde au moins trente minutes. Et les kinés s’engagent aussi à participer aux différente­s formations proposées par le réseau au moins cinq fois par an. »

Un annuaire pour les patientes et les médecins

Pour atteindre ses objectifs, le réseau s’est fixé deux missions principale­s : continuer à former et informer les kinés adhérents via des webinaires mensuels, avec des intervenan­ts des différente­s discipline­s de la sénologie et créer un annuaire des kinés du sein pour les patients et les chirurgien­s. « Il faut qu’ils sachent qu’ils peuvent prescrire une rééducatio­n du rachis, de l’épaule ou des membres supérieurs. Parce qu’un massage cicatrice du sein ou un drainage lymphatiqu­e sans lymphoedèm­e, dans notre nomenclatu­re,

ça n’existe pas ! » Toutes les infos pour les patientes et les médecins sur les soins proposés par les kinés aux personnes opérées d’un cancer du sein ainsi que l’annuaire RKS sont disponible­s sur le site internet du réseau : www.reseaudesk­inesdusein.fr

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(Photo Patrick Blanchard) Du cocooning postopérat­oire – calmer, apaiser, masser – à la remise en action : l’accompagne­ment du kiné du sein est global.

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