Var-Matin (Grand Toulon)

Bertrand Chameroy

- PROPOS RECUEILLIS PAR MATHIEU FAURE mfaure@nicematin.fr

Originaire de Cantaron, Bertrand Chameroy est un pur produit niçois. Après une enfance à Pessicart, une scolarité entre le lycée Albert Calmette et l’IUT de journalism­e de Cannes, il débute à la télévision sur Direct 8 avant de crever l’écran dans TPMP sous Cyril Hanouna. Après deux ans de pause, le jeune homme de trente et un ans a fait son retour à la rentrée, aussi bien sur Europe 1 que dans C à vous où ses chroniques rencontren­t un franc succès.

Vous revoilà à la radio. Ça me manquait de ne plus pouvoir m’amuser comme je le fais actuelleme­nt sur Europe . Il y avait une forme d’excitation mais aussi d’appréhensi­on avant de replonger dans le bain. Je ne voulais pas revenir pour revenir, surtout avec un truc bancal, ça ne sert à rien. Je voulais surtout ne pas décevoir car la radio est l’expérience dans laquelle je prends le plus de plaisir. Quand on ne t’entend plus depuis deux ans, on se demande parfois ce que tu deviens... J’ai eu le temps de réfléchir à des concepts pendant ces deux années.

Le confinemen­t a été une sorte de déclic aussi ? Comme tout le monde, j’ai fait de la cuisine pendant le confinemen­t mais j’ai aussi pris le temps de faire une vidéo quotidienn­e sur mon compte Instagram. J’avais eu de bons retours et la direction d’Europe  m’a contacté peu de temps après pour me proposer d’intégrer l’équipe de Philippe Vandel que je connaissai­s déjà un peu. L’idée était de faire une chronique sur ce que j’avais regardé la veille à la télévision et de trouver un angle intéressan­t pour en parler. J’avais envie et besoin de me retrouver quotidienn­ement sur le fil. Si j’ai deux mois pour bosser, je m’y prends la veille, comme quand je faisais mes devoirs à l’écol. (rires) C’est ce contexte, de travailler quasiment sur l’instantané, qui me permet d’être le plus réactif. J’ai ce besoin de travailler dans l’urgence, ça me stimule.

Du coup, vous êtes obligé de vous replonger dans l’univers de la télévision ? La meilleure matière reste le direct. Des émissions comme KohLanta et Téléshoppi­ng, qui sont cultes, sont des superbes matières pour travailler. C’est aussi important d’aller sur des émissions que tout le monde connaît et de les regarder autrement, voir si des choses nous échappent.

Le challenge est de faire une chronique drôle mais pas blessante. Oui parce que la frontière est infime entre les deux. Je ne me considère pas comme quelqu’un de mordant. Je raconte des histoires avec un ton léger, je ne suis pas dans la diffamatio­n. Et surtout, je m’appuie systématiq­uement sur des éléments factuels.

La télévision a-telle évolué depuis vos débuts chez Morandini il y a près de dix ans ? Pendant deux ans, j’avais oublié de la regarder car quand vous en faites votre travail quotidien, vous arrivez à saturation. Mais j’ai le sentiment que depuis peu, on opère une sorte de retour en arrière. Les production­s françaises commencent à se lancer dans des programmes originaux et arrêtent de copier tout ce qui vient de l’étranger.

Le monde médiatique vous avaitil manqué ? Cette pause m’a fait du bien même si quand on fait ce métier, on sait que l’on va être, plus ou moins, dans la lumière. Parfois c’est un peu trop et ce recul était important pour se recentrer. Quand tout s’arrête, on remet les choses à leur place.

Vous avez également fait votre retour à la télévision sur Càvous. Avec les producteur­s, on se parlait depuis un moment et puis l’occasion s’est présentée. On m’a demandé de faire ce que je sais faire, c’està-dire de parler de la télévision à ma façon. C’est forcément plus léger que la première partie de l’émission qui traite avant tout de l’actualité qui, en ce moment, n’est pas très joyeuse.

Avez-vous redécouver­t des choses à la télévision ? Je suis toujours surpris de la longévité de Koh-Lanta, c’est un monument. Et récemment j’ai regardé Emily In Paris sur Netflix car je voulais voir à quoi pouvaient

Je suis impression­né par Koh-Lanta”

ressembler les clichés sur Paris. Et bien je me suis fait embarquer, il doit y avoir un truc, puisque j’ai tout regardé. (rires)

Vous aimeriez qu’on arrête de vous parler de TPMP et de Cyril Hanouna ? Je ne peux pas en vouloir aux gens car j’ai explosé là-bas. J’ai été mis en avant dans cette émission même si j’ai fait d’autres choses. L’étiquette TPMP est tenace, c’est normal, je n’ai pas honte mais j’ai envie qu’on m’identifie autrement.

Comme Bertrand Chameroy le Niçois par exemple ? Oui. (rires) Ce sont mes racines. Je n’y retourne pas aussi souvent que je le souhaite mais ma famille y vit toujours. Quand je suis chez moi, je me cuisine des pissaladiè­res ou des gnocchis aux pommes de terre. J’étais consterné devant ma télévision avec les images de la Roya et des vallées. J’étais habité par un sentiment d’impuissanc­e et je ne pouvais rien faire à part participer à un élan de solidarité.

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