MANE, parfum d’extension
L’innovation Le géant des créations olfactives et gustatives qui oeuvre depuis Bar-sur-Loup, va investir quelque 30 millions d’euros sur son site de la Sarrée. Et ça sent bon l’innovation
Jean Mane, 4e génération à tenir les rênes de l’entreprise familiale, ne trouve pas que ce soit un scoop. MANE, fondée en 1871 à Pont-du-Loup affiche une croissance constante, tant en France qu’à l’international, en composant des goûts délectables et en créant des parfums exclusifs et raffinés, au point de s’installer au rang 5 des entreprises d’arômes et parfums les plus performantes au monde. « Restons modestes », nous dit pourtant Jean Mane interrogé sur ce «nonscoop» selon lui qu’est l’extension prévue de l’un de ses cinq sites installés en France, celui du Bar-surLoup (à la Sarrée).
Centre d’innovation
« Nous espérons déposer un permis de construire d’ici la fin de l’année pour réaliser un centre d’innovation qui aura vocation à centraliser des infrastructures déjà existantes sur le site de NotreDame [à quelques encablures, ndlr], saturé. » Il s’agit d’une extension de 10000 m² des bâtiments situés à la Sarrée. Des locaux qui useront, si les sols le permettent, de géothermie, pour répondre aux préoccupations environnementales du groupe, et consacrés à « l’innovation, centrés sur des laboratoires d’extraction, d’extrusion et d’encapsulation. » Au stade de l’avantprojet, l’investissement est estimé à 30 M€. Alors il est vrai, pas de véritable scoop puisque le groupe compte déjà 50 centres de R&D dans le monde. Sauf qu’avec ce nouveau bâtiment, celui du Bar-sur-Loup serait le plus important, pour les types de recherches qui y seront effectuées. Et l’innovation, qu’elle soit de rupture ou incrémentale, est déjà l’ADN de MANE. « Chaque année, nous renouvelons 10 à 15 % de notre portefeuille de produits, pour progresser et être plus inventifs et parfois nos clients ont des idées bien spécifiques, avec de véritables challenges technologiques à relever. » Chez MANE, l’humilité est aussi palpable que l’excitation face à l’assentiment d’un client sur la réponse innovante apportée par ses équipes. Surtout si elle se termine en brevet déposé permettant de transformer l’essai en chiffre d’affaires.
Avant tout pour les collaborateurs
L’entreprise n’est pas cotée, ce qui permet au groupe d’avoir une politique de redistribution des dividendes très frugale et ainsi d’investir « 100 à 130 M€ chaque année, indique Jean Mane, essentiellement pour améliorer nos différents établissements, car nous recherchons davantage la croissance interne que la croissance externe et cette restructuration sur la Sarrée, c’est un investissement sur toute une génération, pour donner de la valeur à notre entreprise, mais aussi et surtout à nos collaborateurs, parce que ce sont eux qui font l’innovation. » MANE, c’est la recherche collaborative, l’équité générationnelle, la qualité des espaces de travail (etc), bien loin d’un one Man (e) show, donc.