Comment fonctionne Félix, ce logiciel qui sentimentalise la finance ?
Au Village by CA de Sophia Antipolis, le logiciel Félix, conçu au centre de recherche de Trading Central, analyse les sentiments de la finance pour limiter le risque d’investissement. « On peut savoir analyser le marché financier, mais si le marché pense autrement, alors ça se
passe mal. » Jérôme Favresse, professionnel de la bourse qui a erré sur les marchés financiers de Paris, Londres ou Hong Kong pendant 20 ans, a été débauché par Trading Central, leader mondial de l’analyse financière (siège social à Hong Kong). C’est lui qui gère le centre de recherche du groupe installé à Sophia Antipolis depuis 2015. Et avec Félix, il entend bien « rendre accessible à tous le monde obscur de la bourse ».
L’objectif
Pour l’instant destiné aux professionnels (gestionnaires de fonds, traders...), Félix, le logiciel développé par l’équipe de Trading Central, sera bientôt accessible aux particuliers et clients de certaines banques qui ont signé avec le lab pour profiter de cette technologie qui minimise le risque. Après Félix, ce logiciel qui analyse la sémantique de trois à cinq millions d’articles parus sur le Web chaque jour pour en dégager des bulles de tendance financière, le groupe s’attaquera aux émotions : « Nous allons travailler sur la joie, la peur, la colère, en analysant les comptes Twitter d’investisseurs, blogueurs, etc. Pour réduire encore le champ des possibles de ce qui peut se produire. »
L’investissement
« Nous sommes financés par Trading Central et la présence du Lab à Sophia, dans un écosystème très riche, permet d’avancer vite. » Jerôme Favresse gère le centre de R&D avec 8 ingénieurs (Polytech, Central, docteur en sciences du langage) de toutes nationalités et d’autres recrutements sont envisagés. En 2015, à la mise en place du lab, le chiffre d’affaires était de 20 000 euros, « puis 500 000 euros cette année et on devrait tripler en 2021 », annonce le patron de cette finetech parmi les cinq meilleures mondiales.
Le produit
Félix, non pas le chat mais le logiciel made in le labo de Trading Central à Sophia, a été préparé en quatre mois. En contrat avec l’agence de presse Reuters notamment, Félix analyse 3 à 5 millions d’articles par jour, retranscrits en quelques millisecondes sous forme de « bulles » plus ou moins grosses, plus ou moins vertes ou rouges. La taille signifiant que la société fait plus ou moins parler d’elle, la couleur traitant de la positivité ou non des articles. Il est aussi possible d’affiner la recherche avec le bouton « marketBuzz » qui dégage la tendance du marché à l’instant T. La version chinoise est finalisée, en négociation avec le géant Tengsen, et d’autres produits sont dans les starting blocks. En fait, ça ne bulle pas chez Trading Central !